Série: JUSTICE LEAGUE ANTHOLOGIE #
Auteurs: Gardner Fox, Dennis O’Neil, Gerry Conway, Keith Giffen, JM DeMatteis, Dan Jurgens, Mark Millar, Joe Kelly, Brad Meltzer, Mark Waid, Dan Abnett, Mike Sekowsky, Dick Dillin, Georges Perez, Pat Broderick, Jim Aparo, Dick Giordano, Gil Kane, Carminé Infantino, Brian Bolland, Joe Kubert, Gerry Conway, Chuck Patton, Kevin Maguire, Rick Burchett, Jackson Guice, Mark Pajarillo, Doug Mahnke, Éric Wight, Ed Benes, Tony Harris, JH Williams III, Luke McDonnell, Gene Ha, Rag Morales, Ethan Van Sciver, Adam Kubert, Dan Jurgens, Jim Lee, Howard Porter, Andy Kubert, Phil Jimenez, Ivan Reis, Paul Pelletier, Minkyu Jung
Editeur BD: Urban Comics
Une chronique Comics: Génération BD
On aurait pu penser qu’il serait chose facile avec la sortie sur grand écran du film produit par Warner Bros intitulé "Justice League" de publier une anthologie mettant en valeur cette équipe de super-héros super-puissants. En réalité, c’est bien plus difficile qu’il n’y paraît. Et on ne peut que féliciter l’éditeur Urban Comics qui a fait fort en remontant aux origines de l’équipe – en réalité il faudrait dire des équipes – qui n’ont pas toujours été composées de super-puissants de l'univers DC. Bien que présents dans les récits, Superman, Batman et Wonder Woman ne sont devenus la trinité de la série et de l'univers DC que bien plus tard. Une vingtaine d’années avant la Justice League, une autre équipe avait déjà vu le jour: la "Justice Society of America" (JSA) déjà composée de super-héros, parmi lesquels Aquaman, Flash, Green Lantern, Green Arrow, Hawkman, Atom, etc. Ce n'est qu'en février 1960 que la "Justice League of America" (JLA) verra le jour dans trois épisodes (#28 à 30) de la série "The Brave and the Bold". Le succès étant au rendez-vous, la JLA bénéficiera de son propre titre dès octobre 1960. L'équipe sera constituée de Wonder Woman, Superman et Batman, ainsi que d’Aquaman et des nouveaux Flash et Green Lantern. Mais Superman et Batman y resteront souvent en retrait, ayant leur propre série et/ou faisant déjà partie de l'autre équipe, "Justice Society of America" (JSA). La JLA sera très vite rejointe par J'onn J'onzz, nom martien du détective extraterrestre Manhunter. La formule ayant connu un rapide succès, la JLA bénéficiera d’une publication bimensuelle puis rapidement mensuelle. Elle accueillera bien d'autres super-héros "secondaires" n’ayant pas eu l’honneur d’une publication individuelle comme Zatanna, Atom, Black Canary, Green Arrow, Extensiman, Red Tornado, Firestorm, Steel, Gipsy, Vibe ou Vixen.
Dans cette anthologie qui rassemble près de onze récits complets évoquant les différentes versions et époques de la Ligue de Justice, on trouve justement les épisodes dans lesquels les membres entrants affrontent les sept membres fondateurs manipulés par les Apellax. On relèvera aussi que l’idée préconçue selon laquelle Batman ou Superman aurait naturellement été le chef de la JLA depuis le début est fausse. En effet, Superman et Batman avaient leur propre série et faisaient également partie d'autres équipes. De même, Aquaman, auquel cet épisode est consacré dans cette anthologie, a été à la tête de la JLA pendant un certain temps et a même pris la décision de la dissoudre. Du coup, comme la Justice League a souvent été associée à des aventures de super-héros confrontés à des super-menaces venant de l'espace, DC a pris la décision au milieu des années 1980 à Détroit de proposer une version plus proche des problèmes du quotidien, plus sociale, plus proche des "humains".
Après le crossover "Crisis on Infinite Earths" qui va faire table rase de cette pléthore de personnages, y compris ceux ayant leur double mauvais, tel Batman ou Superman, venant d'une autre dimension, d'autres mondes, une nouvelle League voit le jour incluant des personnages inattendus comme Booster Gold, Guy Gardner le Green Lantern le plus demeuré, mais aussi Blue Beetle, etc.
Ce n'est qu'en 1997 que DC décide de reconstituer l'équipe avec la plupart de ses membres fondateurs. Un retour aux sources en quelque sorte principalement pour relancer les ventes. Cette notion d'une Justice League super-puissante ne va plus quitter le titre, sorte d’alliance de divinités modernes, très bien transposée dans le film de Zack Snyder et Joss Whedon dans lequel les insectes volants de Steppenwolf ressemblent beaucoup à ceux figurant dans le dernier épisode de l'Anthologie consacré aux Titans, dont on pourrait dire qu’ils sont une sorte de JLA formée par les sidekicks de leurs aînés.
Comme Urban en a pris l’habitude, chaque récit est précédé d'une biographie des auteurs qui sont pour la plupart les artistes les plus célèbres du comics (voir liste ci-après), d’une présentation des personnages principaux et d’un résumé de la situation de l'équipe à l’époque afin de nous permettre de mieux appréhender chaque histoire. Vous l'aurez compris, il n'est pas facile de résumer 57 ans d'histoire de la Justice League avec seulement onze récits complets. Mais Urban Comics a fait le choix de nous proposer des épisodes emblématiques, pas nécessairement bankables, mais un très bon choix pour nous faire vivre et (re)découvrir cette diversité plus que foisonnante de cette équipe de super-héros.
La sortie du film du même nom devrait attirer un nouveau lectorat vers cette anthologie de plus de 400 pages qui constitue un bon point de départ pour les novices tout en séduisant les aficionados et amateurs de tous âges et de tous horizons.