Le Magnétron
Dessinateur : Brice Goepfert
Scénariste : Chacma
Coloriste : Fabien Blanchot
Editeur: Kennes
L’expression deuxième bureau désigne le service de renseignements de l’armée française jusqu’en 1940. Passionné d’histoire , Chacma nous ramène à une époque un peu moins connue et pourtant importante de notre histoire, les années qui ont précédé la seconde guerre mondiale
Ce premier album nous parle donc d’espionnage et du magnétron, une invention des plus importantes puisque son développement a été crucial dans celui du radar et donc dans le déroulement de la seconde guerre mondiale en donnant aux alliés une avancée technologique considérable.
L'histoire débute le 7 mars 1936, ce qui n'est pas anodin sachant que c'est le jour ou Hitler reprend possession de la Rhénanie en réoccupant avec ses troupes cette partie de l’Allemagne devenue française suite aux traité de Versailles.
Ce qui aurait du inquiéter la France et ses alliés, et pourtant ne provoqua aucune réaction de part et d’autres . La France, principale concernée, était en plein marasme économique , empêtrée dans les dissensions politiques et sociales de l’époque et la montée du front populaire, et préféra croire aux messages de paix envoyés par Hitler.
Afin de coller un maximum à la réalité, Chacma s’est fortement documenté et inspiré des témoignages d’ambassadeurs en poste à Berlin de l’époque ainsi que des écrits d’anciens agents secret pour son scénario et a pris pour modèle quelques célèbres aviatrices pour créer son héroïne Maryse Maréchal .
Dans une situation économique difficile, parfait bilingue français-allemand beaucoup d’espion qui habitaient cette région jouait double jeu pour mettre «un peu de beurre dans les épinards» . Maryse le fait pour une autre raison que vous découvrirez à la lecture de l’album
J’ai beaucoup aimé cet album car le scénario, riche en anecdotes, nous en apprend pas mal sur cette période particulière d’avant guerre. Au dessin, on retrouve Brice Goepfert , dont les avions et voitures d’époques sont particulièrement réussis, la mise en couleur est assurée par Fabien Blanchot
A la fin du livre le dossier «secret défense» est également intéressant historiquement parlant . On y parle même de James bond mais les gadgets utilisés en 1936 étaient d’une autre catégorie comme l’appareil-photo-boutonnière dont le bruit évoquait une flatulence (voir page 23)
Chacma ouvre ce dossier avec cette citation « Ceux qui ne connaissent pas leur histoire sont condamnés à la revivre» . Au vu des évènements que nous vivons actuellement il serait bon de s’en rappeler