Zombillénium
Dessinateur : Arthur de Pins
Editeur: Dupuis
Résumé de l’éditeur :
Le parc d'attractions Zombillénium, qui garde toujours prisonniers des dizaines de visiteurs, est convoité par de nombreux démons, chacun désireux d'en devenir actionnaire majoritaire. Seule méthode d'arbitrage acceptée de tous : le Sabbath Grand Derby, épreuve sportive aussi violente qu'inventive où s'affrontent cinq sorcières auxquelles vont être donnés en pâture les visiteurs du parc... Parmi les candidates, une certaine Gretchen, décidée à jouer son va-tout puisqu'elle ne peut compter sur l'aide d'Aurélien-Baphomet... Les spectateurs du Sabbath Grand Derby, retransmis comme un banal programme de téléréalité, vont en prendre plein les yeux ! Gretchen, elle, risque d'en prendre plein la figure...
Le plus spectaculaire des tomes de Zombillénium vous attend, pour un final en apothéose, où l'action n'enlève rien à l'émotion ni à la critique sociale. Du grand art, dans tous les sens du terme !
Avis :
Arthur de Pins s’est lancé dans l’aventure Zombillénium en 2009 avec la demande de Frédéric Niffle (rédacteur en chef du journal de Spirou) d’une couverture avec des monstres pour Halloween… S’en est suivi une saga culte de 14 ans de travail. Et voici venir le sixième et dernier tome de la série, ou plutôt du « cycle » qui définit ces six albums.
L’auteur dévoile qu’il a éprouvé un baby blues semblable à celui ressenti après le film dédié à cette histoire.
« c’est vraiment une façon de se dire qu’on laisse les gamins partir ».
On se doute que l’émotion est grande sachant toute l’énergie et le travail déployés à créer cet univers et ces personnages merveilleux.
Pour cette dernière sortie, les éditions Dupuis nous ont préparé un magnifique dossier de presse très complet comprenant le cycle Zombillénium, des descriptions des personnages ainsi que des explications sur le parc et la lutte des différentes classes qui y habitent.
On découvre alors toutes les recherches approfondies qui font que cet univers devient crédible et véritable. Jusqu’à l’emplacement du parc dans le nord de la France, là où les classes sociales y sont particulièrement notables. Le terrain plat qui permet aux dessins de ressortir, la météo qui contribue à cette ambiance et aux bien-être de ses employés (notamment les vampires qui ne supportent pas le soleil…).
A la base, le parc devait être construit sur un ancien cimetière, mais l’idée de la mine est venue des repérages dans le Nord pour le film où ils ont découvert le centre minier de Lewarde, près de Valenciennes et ont été surpris par la ressemblance avec Zombillénium…
En ce qui concerne la lutte des classes, nous mettrons en évidence également qu’Arthur de Pins a toujours placé les femmes au-devant de la scène. Les femmes fortes sont nombreuses dans Zombillénium. Entre Gretchen, Charlotte et Léonie…
« C’était important pour moi que les personnages féminins sortent du lot et s’affirment dans un monde dominé par des démons masculins. », insiste-t-il.
Dans ce dernier volume, les sorcières s’affrontent sous la bannière des démons qui les sponsorisent au Sabbath Grand Derby. Cette idée lui est venue du film Rollerball (Norman Jewison, 1975) où les joueurs risquaient leur vie pour des marques qui avaient remplacé les pays. Ici, ce sont les âmes des 66 visiteurs encore présents dans le parc qui sont mises en jeu… Et tout ça, retransmis en direct à la télévision comme s’il s’agissait d’une émission de téléréalité !
Gretchen se retrouve seule face à ses ennemies et ses anciens amours devenus des démons n’en voulant qu’aux âmes de pauvres malheureux… Son but étant de sauver l’âme de sa mère depuis le début, elle ne lâchera rien sous les encouragements d’Astaroth, Sirius, Léonie et Blaise, fidèles employés du parc qui la soutiennent depuis le commencement.
Cet affrontement final est aussi époustouflant que cinématographique !
Tout cela avec ce graphisme si particulier qui a apporté une touche incroyable à cet univers. Ce travail titanesque réalisé sur illustrator qualifié d’anti-ligne claire, car sans contours des personnages et réalisé en à-plats de couleurs. Cette ambiance, ce charme, cette exactitude dans chaque trait… Mon Dieu que cela va nous manquer !
Bien qu’il soit magnifique et que l’action était au rendez-vous, ce dernier volume est trop court…
Mais Zombillénium, est-ce vraiment fini ?
Arthur de Pins envisage des spin-offs racontant notamment la création de Zombillénium. Une série télévisée et un deuxième long-métrage sont aussi en projet…
De quoi avoir de l’espoir pour l’avenir !
Trailer : ici !