BD Classic

Le shérif propose de faire une battue pour retrouver cette salope qui a buté Bernhardt et lui a volé son or en prime, et recrute une douzaine d’hommes en leur promettant à boire. Bass de son côté suit quelques traces au sol et réfléchit par où Mindy serait partie, plutôt que de se lancer bride abattue à l’aveuglette avec les saoûlards. Il est chargé de retrouver Mindy avant la troupe pour éviter un lynchage et lui offrir un procès équitable…

Mon avis

River Bass, premier marshal noir des USA, est la base de cette série. Dans chaque tome on suit l’affaire sur laquelle il enquête, avec notamment les préjugés auxquels il doit faire face en tant qu’afro-américain.

Le scénariste Darko Macan nous emmène cette fois dans une chasse à l’homme qui en réalité est plutôt la poursuite d’une femme meurtrière. L’occasion aussi pour notre scénariste de relier un nouveau personnage, Cameron Defoe, avec plusieurs albums précédents puisqu’en effet Bass a déjà rencontré et occis plusieurs de ses frères ! C’est que le western proposé par Darko Macan est dur, rude, sévère, et tord les préjugés du beau western spaghetti.

On est loin d’un excellent Durango par exemple, mais la qualité de ce type d’histoire, bien que non comparable, est tout autant superbe ! Ici point de chevalier blanc, notre anti-héros est un nègre qui pour se sortir de la misère prend l’étoile de shérif. Plutôt détaché et désenchanté, voire même cynique parfois, River Bass éprouve cette fois de la compassion pour les pauvres et les fragiles…comme en témoigne l’accueil qu’il réserve aux pauvres hères affamés venus pour se rendre en échange de nourriture et d’un toit pour dormir en hiver. Bref le scénariste nous dévoile une nouvelle facette de sa personnalité.

Le titre est à lui seul une véritable pièce de théâtre et à la lecture de l’album, on en découvrira la raison.

Le dessinateur Igor Kordey m’avait ébloui avec le premier tome de cette série, il maintient son haut niveau de dessin avec un découpage dynamique, n’hésitant pas à placer quelques grandes cases comme il en a maintenant pris l’habitude. Même s’il n’y a cette fois qu’une seule double pleine page et qui arrive en toute fin d’album…

Mention spéciale aux auteurs pour les trois pages de mime de la bataille de Little Big Horn magnifiquement rendues, et heureusement commentées par Bass qui maîtrise la langue des signes indiens 😊

A la mise en couleur, nous retrouvons Anubis sauf pour les 6 premières planches.

Une bonne lecture !

Maroulf