BD Classic

Soudain, Sierra fonce vers un banc sur lequel elle a reconnu son ex-petit ami Malo et une autre fille et Apolline est obligée de la maitriser pour ne pas qu’elle casse la figure à Malo ! Les filles demandent des explications à Sierra qui, trop énervée, préfère esquiver et quitter le parc. Elle raccompagne Paloma chez elle pour rencontrer Adrien, le nouveau tuteur de Paloma car Liselotte est décédée. En rentrant, elles tombent sur Adrien à moitié nu car sortant de sa douche, ce qui met directement Sierra en colère. Cette colère en elle cache certainement bien des mystères et le lendemain, Sierra se décide à raconter son histoire à ses amies. Mais elle est interrompue avant la fin et à nouveau sa colère grandit et elle quitte le groupe sans achever son récit… Décidément, pas facile avec la colère de Sierra…

Mon avis

Filles uniques est une bande dessinée différente. Les auteurs Beka (Bertrand Escalch et Caroline Roque) y traitent de la différence et du rejet des autres chez les ados. On y suit 5 jeunes filles « mal barrées » qui pour mieux se défendre face aux attaques de leurs condisciples décident à l’initiative de l’une d’entre elle de se regrouper. Ensemble, elles sont plus fortes et surtout elles s’épaulent et se soutiennent, organisent des activités, papotent entre elles. Après avoir suivi Paloma dans le premier tome et la discrète Céleste dans le deuxième, ce troisième album s’attache à mieux nous décrire Sierra la nerveuse et colérique… On en apprend aussi plus sur le passé d’Adrien le nouveau tuteur de Paloma.

Les scénaristes parviennent à nous emmener dans cette histoire atypique de 54 planches sans que cela soit avec trop de pathos ou de mélo, bravo à eux ! Je conseille à tous les ados cette série qui traite autant l’adolescence et ses soucis, que les difficultés rencontrées dans certaines familles dysfonctionnelles. Mais cette bande dessinée n’est certainement pas limitée à ce public, car la thématique y est traitée très intelligemment.

Au dessin, j’avoue avoir eu un peu plus de mal avec le graphisme de Camille Mahu. La raison principale est que son trait est dans le style manga et avec des couleurs parfois trop chaudes et orangées… Mais justement, le jeune public cible appréciera peut-être davantage, plus habitué que moi à l’univers des mangas. Toutefois, passé ce premier « choc », on se plonge facilement dans l’histoire de Sierra. ET finalement, le trait de Méhu sert admirablement le récit. Peu de décors, mais des pages parfois sans paroles et un découpage dynamique qui soutiennent et détaillent la narration ; la pleine page 43 est superbe et pourrait servir d’illustration ou de couverture si elle n’était trop heureuse et sereine, ce qui tranche avec le récit.

Une belle série prévue en 5 tomes !

Maroulf