Tout droit en Enfer
Dessinateur : Luisa Russo
Scénariste : Kid Toussaint
Coloriste : Aretha Battitusta
Editeur: Drakoo
L’histoire du #1 en quelques lignes…
La maison du 21 rue Duroc a mauvaise réputation. Les portes et fenêtres de cette vieille demeure sont murées depuis longtemps.
Meurtres, suicides, incendies s’y sont succédés, et elle exerce une étrange fascination sur les adolescents du coin. Et c’est en voulant faire le malin que le petit copain d’Hella y disparaît.
Adolescente en décrochage scolaire et en rébellion contre ses parents, Hella a peu d’amis et passe son temps à zoner. Elle retourne donc dans l’inquiétante demeure… et se trouve littéralement projetée en enfer.
Plus précisément, dans le premier cercle de l’enfer. Perdue et agressée, Hella reçoit l’aide des Hellboyz, 3 demi-démons sur BMX et rollers qui s’avèrent être des anciennes victimes de la maison. Elle apprend que pour sauver son ami, elle devra traverser les 7 cercles de l’enfer.
Dans sa quête, Hella découvrira la vérité sur ce lieu étrange… et sur elle-même.
Ce qu’on en a pensé…
Tous les codes classiques du bon gros film d’horreur sont repris dans cette nouvelle série, lui conférant dès la première page une ambiance méphistophélique …. Un seul exemple qui nous saute directement au visage tel un clown de sa boite ? Le fameux manoir dont toutes les ouvertures ont été soigneusement bouchées à coups de parpaing de 20 et de truelle…
A ces nombreuses références à notre pop-culture, on y adjoindra encore 2 points d’inspiration :
- Le trio démoniaque qui s’alliera avec Hella ressemble beaucoup aux créatures peuplant la série « Zombillenium » d’Arthur de Pins.
- L’héroïne elle-même semble être une version inversée de la belle et douce Alice, du conte de Lewis Carroll, avec son sinistre petit lapin « maitre du temps »
Que du beau monde donc dans l’inspiration démoniaque !
Le scénario est alors découpé comme un jeu vidéo : pour atteindre son but (sauver son petit ami), Hella va devoir explorer un monde avec faune et flore satanique puis battre son boss de fin de level afin de pouvoir passer au monde suivant… jusqu’au boss final de fin de jeu !
Et c’est sans doute là où la mayonnaise n’a pas pris pour moi : ce premier tome, une fois son univers riche posé, évolue trop de manière linéaire et ne parvient pas à sortir de ce schéma trop classique : dès le milieu du tome, on en a compris la mécanique et plus rien ne nous surprendra jusqu’au mot fin…
Vraiment dommage, car graphiquement, l’univers dépeint fait preuve d’une belle créativité dans son univers et son bestiaire luciférien ! Ainsi, le monde de la fête foraine et son palais des glaces sont visuellement bien travaillés.
Toujours à ce niveau, on peut vraiment aussi souligner le fantastique travail de colorisation d’Aretha Battistutta qui insuffle une réelle ambiance infernale avec sa charte graphique très équilibrée !
Ce premier tome pose donc efficacement son univers, mais pêche quelque peu par son scénario trop classique et sans grande surprise…. A suivre donc dans le niveau 2, en espérant que Kid Toussaint pourra faire sortir la belle Hella et ses comparses du chemin qui nous parait bien trop balisé…. Allez Kid Toussaint, tu es capable de bien mieux ! (Télémaque en est le parfait exemple !)
Milan Morales