Bartleby, le scribe
Série: Bartleby, le scribe, Tome 0
Dessinateur : Jose Luis Munuera
Scénariste : Jose Luis Munuera
Coloriste : Sedyas
Editeur: Dargaud
New-york : Wall Street commence à connaître ses lettres de noblesse. Un notaire consciencieux fait appel à un nouvel employé pour compléter son équipe de deux scribes (copistes d’hypothèques et de titres de propriété).
L’arrivée d’un nouveau venu, nommé Bartleby est donc plutôt la bienvenue même si celui-ci semble quelque peu lunatique… Les débuts sont prometteurs car Bartleby remplit un travail conséquent et de qualité… Non seulement, il, s’y investit sans compter mais s’établit carrément dans le bureau du notaire, y passant nuits et jours…
Les choses se gâtent lorsque le notaire demandent à Bartleby de participer à la relecture des documents en équipe, celui-ci dit : « je ne préfère pas Monsieur… ».
Interloqué par ce refus ferme mais respectueux, le notaire ne sait comment réagir… D’autant plus que les refus se multiplient au point que Bartleby préfère ne pas assumer son rôle de copiste. Les pressions exercées par le notaire n’ont aucun résultat et celui-ci se surprend à admirer l’inébranlable volonté de son employé.
Poussé à bout, le notaire décide de déménager son cabinet en y laissant Bartleby et celui-ci continue à zoner dans les bâtiments vides jusqu’à c e que les forces de l’ordre l’emmènent en maison d’arrêt. Face aux conséquences graves et injustes d’un homme qui « préfère ne pas le faire » et se retrouve en prison, la perception du notaire est définitivement ébranlée…Bartleby le scribe est un appel à la désobéissance ou à la liberté par rapport aux conventions. Certes, si tout le monde faisait la même chose, ce serait un fameux chaos mais cela pourrait aussi remettre en question nos habitudes de vie, notre manière trop conformiste de fonctionner dans un système dont on a un peu perdu de vue la finalité…
L’originalité de cette histoire réside probablement dans cette histoire atypique où il ne se passe finalement pas grand-chose. Ne vous attendez donc pas à une lutte dynamique et guerrière mais plutôt à une résistance passive, ce qui fait un peu le charme du récit.
Le style du dessin est également agréable et plonge le lecteur dans une période finalement pas trop exploitée de l’histoire. Les calèches, les hauts de forme, les vieux bureaux en bois et le New-York des années 1900, tout contribue à instaurer une certaine ambiance et préfigure la société capitaliste future…
Le tout forme une BD agréable à la lecture même si personnellement j’ai eu du mal à accrocher au personnage de Bartleby que j’ai trouvé un peu froid, la qualité du dessin compense néanmoins très bien cette petite frustration…