Des cœurs brûlants d’amour
Dessinateur : Jérôme Alquié
Scénariste : Jérôme Alquié
Editeur: Kana
Dans cette aventure inédite du Capitaine Albator, une équipe de scientifique a découvert un mausolée de Sylvidres et des informations où il est fait mention de manipulations génétiques et d’un pouvoir destructeur terrifiant, capable de rendre les Sylvidres immortelles ou au contraire de provoquer leur destruction.
La vague de froid extraordinaire qui frappe la planète bleue pourrait bien être liée à l’une de ces Sylvidres mutantes.
Le Capitaine Albator et les membres de l’Arcadia parviendront-ils à élucider ce mystère et sauver la Terre de ce nouveau péril ?!
Le résumé, en quelques lignes …
Sur l’invitation de la Reine Sylvidra, Albator se rend seul sur une base abandonnée de Vénus. Les 2 ennemis ont en effet intérêt à s’allier provisoirement : L’Arcadia et son équipage n’ont réussi que d’extrême justesse à s’extirper de la dimension Noire créée par les 3 sylvidres immortelles, tandis que la destruction totale de la Terre annihilerait en même temps tout espoir de refuge pour le peuple de Sylvidra…
Après avoir éveillé Eina et Mel, elle trouve au fond d’un volcan la dernière, Mona, qui semble avoir perdu tout souvenir…
Seul l’Arcadia et son 41ème homme aurait le pouvoir de pénétrer le dôme érigé sur Terre, protégeant les sœurs de toutes les attaques extérieures.
2-3 petites choses en préambule…
Jérome situe son histoire aux environs de l’épisode 20/42, lorsque la reine Sylvidra a découvert la présence du 41ème homme à bord de l’Arcadia.
Vilak n’apparaissant pas dans le manga original, Jérôme Alquié a fait le choix de rester fidèle au manga original. C’est d’ailleurs aussi le cas de Mayu, mais l’auteur l’a quand mêm reprise car elle permettait de dévoiler un 2ème visage à Albator… et il ne cache pas d’ailleurs son attachement profond à ce petit personnage !
Ce qu’on en a pensé…
Plus encore évidemment que le fait de retrouver durant 3 albums ce dessin animé qui a bercé l’enfance des quadras actuels, on est tombé sous le charme du relationnel que l’auteur a injecté dans son histoire : ainsi, on est capturé au cœur par le personnage de Mayu (Stellie) et sa relation avec son père de substitution, Albator ! Il ne manque vraiment que la mélopée de son Ocarina ! (allez, on vous la met ici, cliquez sur ce lien pour l’avoir en fond sonore )
On a eu très peur quand est apparue soudainement cette « arme ultime Sylvidre » : comme se fait-il que dans l’Anime, personne ne l’a jamais évoquée ? Heureusement, la justification apportée est tout à fait plausible et nous permet par la même d’enfin savoir pourquoi Sylvidra « saignait » lors de son combat final dans l’Anime…
D’ailleurs, au niveau des explications complémentaires, on sait aujourd’hui aussi comment Sylvidra peut se déplacer -seule- d’un point à l’autre de la galaxie et aussi pourquoi Tochiro joue souvent avec des maquettes !
Allez, parce qu’il faut rester honnête, un détail nous a chipoté : la résurrection finale de l’Arcardia. Sans en dévoiler trop, cette Apparition-Magique est un poil « To Much »… mais ce type de posture est tellement ancrée dans l’œuvre originale que ça passe…
Graphiquement, on est clairement sur un pur chef-d’œuvre ! Le trait de l’auteur est totalement en phase avec celui que l’Anime, tout en apportant la touche « Alquié » qui fait toute la différence, rendant ces cases totalement dans l’air du temps ! Et évidemment, impossible de passer sous silence le travail sur la couleur et les lumières. Si certains rendus ont parfois des rendus trop photoshop (la lave par exemple), la colorométrie utilisée rend tout simplement les planches magnifiques !
La touche finale, dans l’épilogue, nous balance aussi toute la poésie et la délicatesse qui étaient enracinées dans l’œuvre originelle. Difficile pour les grands nostalgiques que nous sommes de ne pas être profondément touché par ce Revival extrêmement bien bien construit sous tous les angles.
On lui décerne donc ce coup de Cœur, tant Jérôme Alquié a réussi ce très difficile pari : faire revivre « notre » Albator sans le dénaturer ! Bravo !
Pour en savoir (encore) +…
On ne peut terminer cette chronique « Coup de Cœur » sans évoquer une interview hyper-détaillée de Jérôme Alquié par Victella Pictures, intitulée « Capitaine Albator, Mémoire de l’Arcardi – histoire d’une trilogie.
Ils ont réalisé un portrait hyper-détaillé de l’artiste de ses premiers dessins jusqu'à sa consécration artistique avec l'œuvre mythique du Pirate de l'espace. Jérôme Alquié nous explique également ses techniques de dessins, l’évolution de sons style, aux travers de ses œuvres majeures comme comme Sweet Savage, Lorghian & sharylla, Surnaturel… Découvrez les coulisses de la réalisation de ces 3 tomes, de la naissance du projet jusqu'aux compliments de Maître Leiji Matsumoto.
Bon, elle dure plus d’une heure, mais l’auteur est tellement investi dans sa trilogie qu’on ne voit pas le temps passer…. Prévoyez juste un café et allez aux toilettes avant !
Milan Morales