Ombre-Montagne
Dessinateur : Hub
Coloriste : Li
Dessinateur : Emmanuel Michalak
Editeur: Delcourt
Mon avis
Après plus de 3 ans d’absence, le nouvel album de Hub vient de sortir.
Une brique de 180 pages parue chez Delcourt, qui vient également de publier un autre récit de 180 pages de Guarnido et Ayrolles (Les Indes fourbes), assez inhabituel pour le souligner, mais ces deux auteurs sont des pointures et l’éditeur prend un risque mesuré en publiant ces pavés.
Tout d’abord bravo à Hub de n’avoir pas tirer en longueur sa série précédente, Okko. Et pourtant, comme il le rappelle lui-même dans la postface, ce n’est pas faute d’appels du pied de l’éditeur, car dans un marché concurrentiel comme la bande dessinée, la série Okko constitue une source d’excellentes ventes, et d’autres séries avant Okko ont été déclinées en spin-off ou préquelle (Thogal, XIII,…).
Mais l’auteur a tenu bon et estimé qu’il n’était pas nécessaire de « rallonger la sauce ». Oui mais alors, il lui fallait trouver une nouvelle idée d’histoire, un nouveau challenge intéressant et motivant pour lui et pour les lecteurs et pouvant l’emmener dans les méandres de la création.
Passionné par le monde aztèque depuis tout jeune, Hub a souhaité faire partager cette passion, et il a relu le bouquin de Gary Jennings intitulé « Azteca » qui l’avait tant marqué étant adolescent.
Hub a décidé d’ancrer son récit en 1454 durant la grande famine, et donc bien avant l’arrivée de Cortès et des conquistadors espagnols dont la plupart des récits traitent, ce qui lui permet de se démarquer fortement et de donner au lecteur une autre image plus centrée sur la vie au quotidien. On assiste à plusieurs meurtres et à une enquête menée par deux protagonistes opposés mais qui se connaissent. L’auteur a prévu son histoire en 500 pages réparties en trois bouquins, autant dire qu’on en aura pour plusieurs années !
Personnellement, j’avoue avoir eu un peu de mal à rentrer dans l’histoire, la trouvant un peu compliquée mais bien évidemment l’auteur a réalisé une mise en place progressive du récit, et sur 180 pages de ce premier épisode découpé en cinq chapitres, il ne pouvait pas dresser un portait en 10 pages seulement. En outre, Hub place régulièrement des dialogues en lange aztèque, obligeant le lecteur à en rechercher la traduction en bas de page. Le but est certainement d’immiscer le lecteur dans le récit, mais cette pratique m’a plutôt compliqué encore la tâche pour plonger dans l’histoire déjà compliquée car sur plusieurs protagonistes, plusieurs tableaux et plusieurs époques. Il m’a fallu attendre le second chapitre pour progressivement apprécier et comprendre cette nouvelle série thriller.
Au niveau graphique, le dessin de Hub demeure au top, aussi bon que celui de sa série Okko. Propre et détaillé, avec une belle mise en couleur de Li, parfois même dans les tons gris et sépia pour différencier les époques et les situations.
Bande annonce : ici
Au final, même si j’ai eu du mal au départ, c’est un album très bien travaillé, tant sur la forme (dessin) que sur le fond (histoire), mais à lire tranquillement et si possible d’une traite. Il est aussi intéressant je trouve de relire les dix premières pages d’introduction, après avoir lu l’album afin de mieux comprendre ce début étrange à la première lecture…
La suite est attendue pour dans deux ou trois ans, le temps pour le dessinateur de pouvoir dessiner les prochaines 180 pages ! Les impatients peuvent déjà se procurer l’album qui vient de paraître mais édité en noir et blanc et sorti pour les fêtes…
Maroulf