Cigalon
Scénariste : Serge Scotto
Scénariste : Eric Stoffel
Dessinateur : Eric Hübsch
Coloriste : Sandrine Cordurié
Editeur: Grand Angle
Peuchère, l’histoire se passe dans un petit village dans le Sud qui sent bon la lavande et le thym frais. A priori très calme, la particularité de ce village est de comporter un restaurant nommé Le Cigalon géré par son propriétaire éponyme. Cigalon a une vision du rôle de restaurateur assez particulier dans le sens où il ne voit pas l’utilité de faire manger à ses clients, se contentant de leur vendre la belle image que l’on voit de la terrasse au grand désappointement de ses clients affamés. En fait, Cigalon se dit que cela ne vaut pas la peine de se casser la tête pour faire à manger à des clients qui ne sauront pas apprécier son travail… Comme il dit si bien: « Si je sers une omelette, je me déshonore, et si je sers un menu qui me fasse honneur, je me fatigue… »
Cette routine insouciante va basculer lorsque Mme Toffi lui annonce qu’elle va ouvrir un restaurant « où on mange ». Piqué au vif, Cigalon va d’abord tenter de convaincre Mme Toffi de ne pas ouvrir son restaurant… mais de l’épouser à la place et de tenir ensemble le restaurant de Cigalon. Le refus de celle-ci sera considéré comme une déclaration de guerre…
A ce jeu, c’est la cuisine simple de Mme Toffi qui gagne (mais pas beaucoup les clients peu fortunés) sauf que Cigalon va recevoir un client mangeant comme quatre des plats dispendieux, provoquant la colère et le désespoir de Mme Toffi. La colère changera cependant de camp lorsque Cigalon se rendra compte que le client est insolvable et cherche à être envoyé en prison pour se mettre à l’abri de mauvaises fréquentations. « Bonne mère, quelle affaire ! » Au final, tout sera bien qui finit bien…
L’air de rien, c’est déjà le douzième album que consacre à la mise en bande dessinée de l’œuvre de Marcel Pagnol. Cigalon est à l’origine un film qui n’aura pas de succès. Il sera mis en scène au théâtre avec davantage de succès pour être tourné à nouveau en film et là aussi recueillir les suffrages du public.
Comme d’habitude chez Pagnol, il y a l’ambiance du Sud et des personnages truculents. Eric Hubsch qui avait déjà dessiné Topaze (album en deux tomes) démontre à nouveau ses talents graphiques dans un style bien adapté au ton joyeux de l’histoire, le tout est servi avec les couleurs chaudes de Sandrine Cordurié.
Au final, il ne manque plus que les cigales mais en fermant les yeux, on les entend presque. A lire en dégustant un petit pastis bien frais les pieds en éventail…