Série: Inversion
Dessinateur : Alexis Chabert
Scénariste : Sylvie Gaillard
Scénariste : Frank Woodbridge
Editeur: Grand Angle
Depuis que sa femme l’a quitté, Paul, un compositeur musical, reste cloîtré chez lui, évitant tout contact… Il se nourrit de pizzas livrées et d’antidépresseurs et somnifères. Seuls, deux amis fidèles se relaient pour lui apporter leur soutien et leur présence… Et pourtant un soir, toutes la bande de copains débarque chez Paul à l’improviste pour son anniversaire, la fiesta dure bien tard. Sauf que… Paul, se rend compte que ce qu’il croyait réel, il l’a rêvé. Cette ambiguïté entre la dure réalité et un « rêve éveillé » souvent très agréable va faire que Paul croira en une promesse de succès pour un des morceaux qu’il a composé et envoyé à la firme de disque, il croire que son ex est revenue et ne voulait pas se séparer de lui, qu’il vit une nouvelle Idylle avec une jeune femme nommée Nina qui était venue chez lui chercher les affaires de sa compagne,… Chaque rêve devient plus beau et chaque retour à la réalité, plus dur. Jusqu’au jour où Paul décide de ne plus revenir à la réalité et de consommer une grande quantité de médicaments. En se réveillant à l’hôpital, Paul se rend compte qu’il a de nouvelles perspectives et que Nina n’y est pas étrangère…
Inversion est une histoire qui nous parle car qui n’a pas envie un jour de vivre ses rêves ? Qui n’a pas été déçu en se réveillant en se confrontant à la réalité ? Parfois, heureusement, c’est le contraire. On est plutôt content que ce n’était qu’un rêve…
Paul est trop dans la souffrance pour avoir envie de revenir à la réalité car il ne voit pas ce qu’elle pourrait lui apporter de positif… Cette bande dessinée à la bonne idée de nous plonger en même temps que lui dans ces « trips exaltés et positifs». Le changement de coloration des pages où ces moments se passent font cependant que le lecteur finit par identifier ces moments de rêves contrairement à Paul.
Ecrit à deux (pour ne pas dire quatre) mains par Sylvie Gaillard et Frank Woodbridge, le récit est original et embrasse bien les thèmes de la détresse humaine mais également de la bienveillance et de l’amitié. Elle montre qu’il faut parfois toucher le fond pour remonter de plus belle… Bref, une morale résolument optimiste !
Le tout est bien servi par le dessin d’Alexis Chabert (Bourbon Street, La prophétie des deux mondes,…) qui aide à facilement plonger dans le récit avec une mention spéciale pour le coloriste Renaud Angles qui alterne les dominantes bleues pour la vie réelle et les tons ocrés et vifs pour les périodes de rêve.
Au final, cela donne un album très plaisant à la lecture même si je n’irais pas jusqu’à vous conseiller de le parcourir sous l’effet de psychotropes, restons dans notre bonne vieille réalité !