Sourire 58
Scénariste : Patrick Weber
Scénariste : Baudouin Deville
Coloriste : Baudouin Deville
Editeur: Anspach
Kathleen Van Overstraeten et son amie Monique sont assez stressées en cette fin d’année 1957, elles doivent passer un test de sélection pour obtenir le statut d’hôtesse pour l’expo 58 à venir. Sur les 3000 candidates, seules 300 auront ce privilège, les deux jeunes filles passent l’étape de la sélection. Pendant leur écolage où l’on insiste très fort sur le sourire affiché par les hôtesses (le « sourire 58 »), le montage de l’atomium imaginé par l’ingénieur Waterkeyn prend forme pour constituer le monument qu’il est encore aujourd’hui.
Alors que l’exposition universelle est en cours, Kathleen Van Overstraeten va croiser plusieurs personnages assez énigmatiques dont le rôle est tout sauf clair : un journaliste du Vatican, le responsable du protocole du pavillon des Etats-Unis, un employé au pavillon du gouvernement belge,…
Des rumeurs persistantes de complot semblent lourdement peser sur l’organisation de l’expo 58 et Kathleen aura fort à faire pour essayer d’en démêler les nœuds tout en cumulant son job d’hôtesse…
L’expo 58 est dessinée dans un style proche de la ligne claire, ce qui est en fait un bel hommage à une époque mais aussi à un pays, en l’occurrence la Belgique. Bien documenté, l’album nous fait découvrir les arcanes de cette exposition qui n’a probablement plus jamais été égalée sur le territoire par la suite (des versions plus réduites avaient déjà été organisées dans d’autres villes belges précédemment). L’album est d’ailleurs complété par quelques pages documentaires permettant d’encore mieux saisir cette incroyable entreprise… Les mœurs de l’époque garde leur côté tendrement désuet (par exemple, le fait que les hôtesses ne pouvaient embrasser des hommes) et on replonge dans une époque avec un certain bonheur. La trame ne brille peut-être pas par sa complexité ou son originalité mais est largement compensée par cette ambiance d’époque comme la visite de l’exposition par Annie Cordy encore jeune femme…
C’est donc au final une chouette réussite que cet album que l’on doit tant à ses auteurs qu’aux édinautes de Sandawe qui ont financé la publication de ce récit. Le financement participatif permet à certains auteurs de démontrer leur talent et c’est tant mieux ! Une lecture à recommander et peut-être même à offrir à l’une ou l’autre relation qui aurait vécu cette belle époque d’insouciance…
Phylact