La tomate
Dessinateur : Régis Penet
Scénariste : Anne-Laure Reboul
Scénariste : Régis Penet
Coloriste : Nao
Editeur: Glenat
Anne Brejinski se retrouve devant les juges, le crime dont elle est incriminée est particulièrement grave, elle risque une peine très lourde.
Quel est son crime ? Alors que son job consiste à récupérer toutes traces du passé humain et de les détruire afin de préserver la société humaine (elle est retrancheuse au service d’épuration), elle a osé non seulement récupérer des graines de tomates plutôt que de les détruire mais en plus, elle les a cultivées jusqu’à leur floraison en belles tomates. Cette activité ayant une incidence sur sa productivité, cela a été remarqué par son supérieur qui l’a dénoncée...
L’acte était trop grave et mettait en péril la société moderne et aseptisée, cela laisse peu d’espoir pour la sentence… De retrancheuse, Anne Brejinski va devenir elle-même retranchée…
Si l’on fait abstraction de ces remarques, l’album « La tomate » reste particulièrement bien construit et imaginatif. Si l’idée de faire pousser une tomate peut effectivement sembler peu crédible, on peut y voir le symbole d’une société qui ne veut pas donner de place au naturel et à l’aléatoire, qui veut maîtriser tout et en particulier la population. L’analogie avec notre propre société devient alors plus évidente…
Le tribunal constitue un curieux mélange de modernité et de tradition, l’idée du cube de verre et de gradins pour le public (un peu à la façon d’un théâtre) est bien pensée. J’ai aussi particulièrement apprécié la qualité du dessin qui retranscrit plutôt bien cet univers aseptisé.
Au final, je reste avec une opinion mitigée pour cette tomate aux multiples pépins. Un concept original qui pour moi aurait pu être mieux exploité mais dont l’approche originale vaut quand même le détour.