Le libraire de Prague
Dessinateur : Vittorio Giardino
Scénariste : Vittorio Giardino
Coloriste : Vittorio Giardino
Editeur: Casterman
Une dizaine d’année ont passé depuis le tome précédent qui assistait à la séparation de Jonas et Tatjana, cette dernière étant partie à Moscou avec ses parents. Le père de Jonas condamné pour activité contre-révolutionnaire est décédé en 1962 après plus de dix ans de captivité.
Jonas est en couple avec une jeune femme asiatique nommée Fuong, il gère la librairie qu’il a reprise à Pinkel. Un vent de liberté souffle sur Prague, les poètes ont à nouveau pignon sur mur et Jonas espère même obtenir une indemnité pour les dommages subis par son père. La mère de Jonas réside dans une institution, les épreuves qu’elle a traversées ayant engendré un trouble mental.
Jonas apprend le retour de Tatjana à Prague, elle est devenue journaliste à Moscou et séjourne dans un hôtel. Si au départ, tous les deux s’évitent, très vite leur idylle renaît et Jonas joue un jeu trouble avec Fuong.
Mais derrière ce vaudeville un peu triste se prépare un nouvel épisode tragique de l’histoire : les tanks de l’armée communiste envahissent Prague, la population adopte une résistance passive et les réactions internationales sont virulentes contre la Russie. Zdenek (ancien ami de Jonas, voir tome 1) en fera les frais, il sera torturé afin de donner un alibi à la Russie pour justifier son invasion. Jonas qui est aussi dans le collimateur des forces de police doit quitter la Tchécoslovaquie. Ce qu’après la chute du mur de Berlin et l’accession de Vaclav Havel en novembre 1983 que cette nouvelle chape de plomb pouvait enfin être levée.
En 1990, Jonas revient à Prague, 22 ans ont passé et la ville n’est plus la même. Jonas est partagé entre la joie de retrouver ses amis et les souvenirs passés dont il n’est pas toujours fier…
Espérons que Giardino n’ait plus jamais à écrire une troisième intégrale pour l’histoire de Prague, les habitants ayant déjà assez souffert comme cela… Espérons que l’histoire de la double intégrale de Jonas Fink soit lue par un maximum de lecteurs car il s’agit d’une œuvre salutaire pour nous rappeler combien la démocratie est précieuse et si fragile…
Pour toutes ces raisons, je ne peux que lui donner un double coup de cœur !