Cet album se présente sous la forme d’un florilège des planches que Zep a publiées sur son blog et qui ont fait le tour des réseaux sociaux. Les premières, particulièrement dures, mettent en scène un Titeuf réfugié perdant la vie en Syrie ou viennent nous rappeler les attentats terroristes de 2015. Les sujets abordés sont très variés. Zep nous propose des solutions plutôt surprenantes face à la surpopulation humaine, tantôt considérée comme une simple maladie traitée avec des médicaments, tantôt éradiquée par la création de nouveaux virus en laboratoire, le tout sur ce ton si décalé qui lui est propre. Tour à tour, il aborde la poésie, le sport "à la verticale", les saisons avec des feuilles qui tombent en automne, le tourisme, sa faune et sa flore si particulières, les dérives d'internet et des smartphones, la migration des masses graisseuses dans le corps humain, Halloween, Vendredi 13, l'Histoire revue et corrigée à la sauce Zep, les super-héros vu par un Zep adolescent, l’influence de l'école sur la vie d'adulte, les préoccupations journalières, etc. Tout y passe, majoritairement sous forme de gags.
Les planches sont drôles et décalées mais parfois sérieuses voire tristes. Zep les a créées sous forme de mini-histoires très succinctes (variant d’une à quatre ou six pages), superbement construites pour frapper les esprits en un minimum de dessins. Côté illustration, c'est du Zep à l’état pur, reconnaissable entre tous, très réussi et très efficace. On y retrouve son personnage fétiche, Titeuf, dessiné de différentes manières mais toujours identifiable grâce à sa touffe si caractéristique. On découvre aussi un autoportrait de Zep mis en scène tout au long de l'album sur le ton de la dérision et de l'autodérision, avec une totale liberté d’expression quel que soit le sujet abordé, du plus léger, voire potache, au plus universel (l’amour, le sexe, l’anecdote, la guerre, le terrorisme, le rock, etc.). Tout y passe sous le regard malicieux de l’auteur, avec un humour débridé et toujours sans concession. Un gros album de 140 pages à ne pas rater. Le tome 1 a reçu en 2015 le prix Wolinski de la BD du magazine "Le Point".