Il y a des albums qui prennent vie au détour d'une conversation banale entre amis et l'album "Harpignies" est de ceux-là. Ce one-shot met en scène le destin d'un jeune dessinateur d'aujourd'hui, Eric Harpignies, ainsi que celui de son arrière-grand-oncle, le peintre Henri Harpignies, célèbre paysagiste du XIXème siècle de l'Ecole de Barbizon. Leurs histoires respectives se croisent dans un savant mélange de la biographie véridique d'Henri Harpignies (1819-1916) et de la vie fictive d'Eric Harpignies, tellement proche à bien des égards du vécu du dessinateur de l'album, Elric Dufau-Harpignies.
La trame de l'histoire est assez légère, un peu trop à mon goût : de retour à Perpignan pour la crémation de sa grand mère, Eric Harpignies récupère au domicile parental ce qui subsiste de son ancêtre peintre, Henri Harpignies, à savoir des croquis et un chapeau haut-de-forme. En retournant vers Paris, il va faire la connaissance de Marie lors d'une halte improvisée dans un musée de Montpellier. De cette rencontre va naître une relation amoureuse qui à terme va le mener à peindre des faux tableaux de son ancêtre pour résoudre ses ennuis financiers. L'expert en tableau va-t-il se faire piéger ou laissera-t-il passer cette fraude manifeste ?
Partageant la passion du dessin avec son double de papier, Elric au dessin ligne clair contribue avec le scénariste Darnaudet à faire connaître son aïeul, le peintre Henri Harpignies tombé en désuétude avec l'arrivée de la modernité (le pointillisme, le surréalisme, l'art moderne).
Une façon originale de découvrir à nouveau ce courant pictural qui prônait la représentation sur le vif de la nature sans fioritures imaginaires.
Gladys