Mademoiselle F
Ce second album, c’est le retour en force (de persuasion, c’est son crédo !) de la rouquine coquine et bigrement sexy qui fait les beaux jours de nombreux magazines, Flair entre autres où elle a poussé ses premiers cris (d’agacement, de contentement ou gémissements, on ne sait plus trop), depuis pas mal de temps déjà. Une ravissante héroïne qui malgré une mauvaise foi décomplexée, son côté vénal affiché et une kyrielle d’autres petits défauts à priori rédhibitoires, réussit le tour de force de rester toujours ultra sympathique, pouvant même par moments passer pour une vraie romantique ou la compagne idyllique, faisant un peu penser en cela à la jolie blonde, elle aussi peu farouche, Edie de Desesperate housewifes dont on oubliait volontiers les caprices pour ne retenir que ses courbes affolantes et son sourire désarmant, enfin… surtout la gente masculine !
Une bd au format et couleurs flashy et, plus largement à la mise en page, comparables à celle des aventures du chat philosophe de Gueluck. Rien d’étonnant à cela quand on sait que le « papa » de l’espiègle Mademoiselle F n’est autre que Serge Dehaes, le coloriste historique des histoires de notre chat plus habitué à siroter un verre au comptoir qu’à chasser les souris, planqué entre les herbes folles du jardin.
Pas gênée pour un sou (quoiqu’elle les aime pourtant beaucoup, les sous…) d’être bourrée de contradictions, notre demoiselle, tantôt aventureuse et un brin narcissique, tantôt donneuse de leçons, du genre « faites ce que je dis, pas ce que je fais », électrise à nouveau, avec ses grands yeux ronds (qui lui donnent des airs de famille avec Bidouille, le héros de Yslaire), le lecteur à l’instar de ses nombreux amants qu’elle enfile comme des perles (des vraies tant qu’à faire, notre demoiselle étant plus chic que toc !). Il faut avouer qu’elle est hyper craquante tant elle est charmeuse, voire enjôleuse, charmante et désarmante.
Si son regard d’éternelle éberluée tombée de la lune pourrait laisser penser qu’elle est naïve, ne vous méprenez pas ; la lune, ce sont ses amants qu’elle y fait grimper pour la leur faire décrocher et… offrir. Et en couple c’est toujours elle qui porte la culotte. Enfin, quand Dehaes lui en prête une, notre miss n’hésitant pas à tomber le haut et (plus rarement) le bas pour parvenir à ses fins. Bref, naïve en apparence elle ne l’est donc pas tant que ça en définitive. Mais séductrice, ça oui, assurément…
Les gags servis par notre délurée Mademoiselle F sont à nouveau savoureux, parfois véritablement drôlissimes. Les situations cocasses s’enchaînent sur un ton qui se veut toujours léger. On ose toutefois espérer que ce décryptage tragi-comique des relations homme-femme qui constitue un peu le fond de commerce de cette série tient plus de la satire humoristique que de l’analyse sociologique, sinon c’est à désespérer du genre humain !
Vds