Série: Carton blême
Auteurs: Pierre Siniac, Jean-Hughes Oppel, Boris Beuzelin
Editeur BD: Casterman
Une chronique BD: Génération BD
L'histoire:
Merde-la-Ville, troisième millénaire. La pollution et la criminalité sont en explosion. Le divisionnaire Heclans vient d’être promu à la tête de la brigade criminelle urbaine d’intervention. Il enquête sur l’affaire du dingue au marteau qui en est à sa neuvième victime déjà !
Mais il y a un hic avec ce dernier cadavre : la défunte avait avec elle un carton blême alors qu’elle était en excellente santé (coefficient de 87 %). Ce système de carton a été mis en place par le ministre Salvanty : pour une meilleure efficacité la police ne protège plus qu’une partie de la population, celle en bonne santé. Carton bleu si l’état de santé est bon, carton blême dans le cas contraire.
Comment la victime disposait-elle d’un carton blême avec cependant un excellent bilan de santé ? L’enquête de Heclans le mènera dans des hautes sphères dangereuses…
Mon avis:
Édité dans la collection Rivages chez Casterman, ce roman graphique de Pierre Siniac et adapté par Jean-Hugues Oppel et Boris Beuzelin est un excellent polar.
Dans un futur proche, face à la pollution croissante et au nombre de crimes en expansion, le ministre à l’idée de délivrer des cartons bleus et blêmes. Tandis que les premiers sont attribués aux personnes en bonne santé, les seconds sont destinés aux individus malades et en moins bonne forme. Et les services publics tels que la police ne sont accessibles qu’aux détenteurs du précieux carton bleu ! Dès que l’on présente des soucis de santé et que l’on récolte un carton blême, on est quasi condamné en cas de souci puisque la police refuse d’intervenir !
Un récit prenant, très bien écrit et construit intelligemment. La mise en images par Beuzelin (L'épouvantail pointeur) nous emporte dans une histoire sombre de ce flic seul mais motivé par son travail. Beuzelin nous éblouit avec quelques cases pleine page, utilisant des couleurs froides comme l'ambiance (annonce télévisuelles du ministre) pour ce récit noir et cynique dans l'esprit de l'excellent SOS Bonheur de Van Hamme et Griffo.
Maroulf