Recueil d'histoires
Dessinateur : Shiori Teshirogi
Scénariste : Shiori Teshirogi
Traduction : Pierre Giner
Editeur: KurokawaLe résumé général, en quelques lignes… par l’éditeur
La dernière guerre Sainte, l'avant dernière mais aussi ce qu'il s'est passé après la fin de la guerre... Des récits non traités dans la saga originale ou dans les Chroniques sont ici rassemblés dans ce volume.
Une nouvelle occasion de retrouver des personnages emblématiques comme Tenma, Alone, Sasha mais aussi les mythiques Gold Saints !!
Ce qu’on en a pensé…
Masami Kurumada a toujours veillé à ce que son œuvre ne s’éteigne jamais. C’est ainsi qu’hormis via sa série « Next Dimension » sur laquelle il travaille de temps en temps, il a laissé d’autres mangakas (plus jeunes que lui) reprendre son Lore pour en créer de nouvelles histoires, avec leur vision et leur graphisme. Place alors à du moins bon (Episode G, Omega) et du très bon (The Lost canvas).
Cette série-ci comptait originellement 25 tomes et était centrée sur la précédente grande guerre sainte contre Hadès. Devant le succès du manga et l’amour de la mangaka Shiori Teshirogi pour « son » Saint Seiya, elle créa dans la foulée « Chronicles », sorte de « spinof du spinof » où on pouvait découvrir la vie des anciens Gold saints durant 16 tomes.
Cependant toutes les bonnes choses ont une fin et, après 10 années de bons et fidèles services à Sasha, les Saints d’Athéna ont clos leur histoire… sauf qu’il restait une petite poignée de nouvelles inédites en France créées par notre mangaka à la demande ponctuelle de son éditeur !
Aujourd’hui donc, les éditions Kurokawa nous permettent de découvrir ces 6 histoires courtes, juste histoire de rallumer en nous notre cosmos (et en attendant de nous faire vibrer avec le nouveau SpinOf de style « Isekai » en cours : Dark Wings).
8 nouvelles de qualité et de taille fort différentes composent donc ce recueil, avec un « Un tout jeune chevalier » pesant à peine 6 pages versus les 3 chapitres pleins que composent « Le continent du vent ».
Ci-dessous, vous trouverez un bref résumé de chacune puis de notre avis (en italique):
Un tout jeune chevalier
Un souffle fugace d’un instant nostalgique volé entre Tenma et Sasha, contemplant une dernière fois le sanctuaire avant de partir au front.
A prendre pour ce que c’est, sans autre prétention. Le graphisme et la nostalgie joue à fond sur cette 1ère histoire qui nous permet de bien nous immerger dans cet univers découvert il y a 10 ans.
Mes souvenirs avec lui
Yusuriha et le jeune Yato, chevalier de la Licorne, évoquent ensemble un souvenir innocent de leur ami Tenma, disparu depuis la fin de la guerre sainte.
En 8 planches, n’apporte ni découverte ni émotion particulière à sa lecture.
La punition pour s’être pris pour un Dieu
Le Dieu Hadès a définitivement investi le corps d’Alone signant ainsi la fin de l’humanité de son hôte en même temps que celle de son ami Tenma de Pégase. Pourtant, dans le registre des morts d’Alone, de nouveaux crimes continuent à y être ajoutés, tandis que les informations sur le décès de Tenma ne sont toujours arrivées dans le grand registre du Dieu Minos… Ce dernier décide d’en savoir plus sur ce double fait étrange…
Si ce 3ème épisode est un peu plus conséquent en termes de pagination, il n’apporte peu ou prou de nouveaux faits. L’échange entre ces 2 protagonistes se révèlent par contre intéressant, notamment parce qu’on les a rarement vu deviser ensemble.
L’amitié scellée sous le saule
L’armure d’or de la Balance offre à son porteur une vision sur l’avant-dernière guerre sainte : Le tout jeune chevalier d’or du verseau de cette époque, Crest, est rejoint sur le front par le Gold Saint de la Balance, Itia, le chevalier le plus expérimenté des 12. Une promesse entre ces 2 survivants est faite, au pied du grand saule séparant les 2 mondes.
Épisode sans grand intérêt, si ce n’est d’évoquer l’antépénultienne guerre sainte contre Hadès.
Le courage de Yato
Le jeune Yato s’apprête à passer l’examen afin de mériter son armure du « Chevalier de la Licorne ». Sous l’égide de Regulus, chevalier d’or du Lion, il devra le seconder pour sceller une terrible arme apocalyptique.
Si Yato est évidemment le personnage principal de cette nouvelle, on ne peut qu’apprécier la fraicheur et la vivacité du jeune prodige Regulus et les relations entre « maitres & disciples » ! Un petit joyau donc, qu’on conseille sans réserve.
Celui qui regardait la mort
Tenma du Pégase, empli de culpabilité sur l’avenir sombre de son ami Alone, part à sa recherche. Manigoldo, Gold Saint du Cancer s’oppose à Dokko de la Balance qui juge son entreprise totalement suicidaire.
Un épisode mettant bien en évidence la relation filiale et protectrice que peuvent éprouver un maitre avec son disciple. Le -bref- combat entre les 2 Gold Saints est intéressant lui aussi !
Le continent du vent
Des spectres d’Hadès déjà vaincus précédemment ressurgissent d’entre les morts. Sisiphe du Sagitaire décide d’accompagner dans sa quête du 8ème sens Asmita de la Vierge pour empêcher ces résurrections. Pour se faire, ils devront retrouver le cosmos d’Ilias du Lion et grand frère de Sisiphe, seul chevalier d’or a avoir atteint cet éveil dans le passé.
La MasterPiece assurément de ce recueil, tant par sa pagination (3 chapitres, soit près de 70 pages) que par son intérêt : notre mangaka s’amuse une ultime fois à inverser les rapports entre les golds du Lion et du Sagitaire. Les combats « hors-dimension » entre Asmita et Illias sont de toute beauté.
Cette histoire aurait trouvé sans aucune peine sa place dans la saga originelle.
Le récit de Tenma et du Sagittaire
Le navire d’Athéna entraine ses saints vers le palais flottant d’hadès. Sisiphe du Sagitaire, devenu aveugle, se remémore avant l’assaut final le chemin parcouru par le jeune & fougueux Saint de Pégase…
Avec cette ultime nouvelle, Shiori Teshirogi s’est fait plaisir en redessinant ses personnages préférés. Le placement de cette ultime scène permet de conclure doucement ce recueil.
A la rédaktion, on prend toujours ce type de recueil avec circonspection : bien souvent, ils n’apportent pas de grandes nouveautés et servent plus à « servir la soupe ». Et malheureusement pour nous, fans de « The Lost Canvas », c’est bel et bien le cas ici encore (Kana avait procédé de la sorte il y a quelques mois avec un recueils d’inédits de la série « Death Note », avec le même résultat).
Il n’empêche : quel plaisir que de revoir nos mythiques chevaliers aux armures surpuissantes une ultime fois…. Assurément, si le but de l’éditeur était de faire replonger le lecteur dans « The Lost Canvas », il aura atteint pleinement son objectif !
Et ça tombe bien : Kurokawa relance les ventes de ce manga via une promotion alléchante : les 3 1ers volumes disponibles à 3,00€... et comme ce sont les vacances, pourquoi se priver de ce plaisir ?
Amis lecteurs, laissez à nouveau exploser votre cosmos !
Pour en savoir (encore) + …
Masami Kurumada est né le 6 décembre 1953. Dès le lycée, il créait ses propres oeuvres, présentant certaines d'entre-elles à des concours de mangas. A l'âge de 21 ans, il débute aux côtés de Subekan Arashi.
Il devient célèbre avec Ring ni Kakero, série devenue culte au Japon. Avec Fûma no Kôjirô de 1982 à 1983, Kurumada sculpte de plus en plus nettement les éléments qui
feront sa gloire internationale avec Saint Seiya.
La même année débute Otokozaka (deux volumes) qui deviendra le Cosmo dans
Saint Seiva.
De 1986 à 1991. Saint Seiva fait connaître un succès international à son auteur.
Shiori Teshirogi est née à Ishimaki, puis a grandi à Matsushima.
Elle a débuté sa carrière de mangaka en 1997 dans la branche manga d'Enix. Son rêve était d'avoir une série régulière, ce qui est chose faîte avec The Lost Canvas basé sur son œuvre préférée : Saint Seiva.
Mis à part cette série majeure et une adaptation rapide de l’univers DC en comics, toutes ses œuvres sont des shôio. On peut citer : Deliverv ou bien encore Kiri.
Depuis 2003, elle dessine principalement pour Akita Shoten.
Milan Morales