Hellbound-l'Enfer
Scénariste : Yeon Sang-ho
Dessinateur : Choi Kyu-sok
Editeur: Delcourt
Résumé :
Des hommes et femmes supposés être honnêtes reçoivent la visite d’un être mystérieux leur annonçant qu’il leur reste que peu de temps à vivre avant d’être conduits en Enfer. Ils tentent de fuir, mais à l’heure dite ils sont emmenés, ne laissant que des corps calcinés derrière eux. Les sentences frappent en tous lieux, laissant les témoins médusés et la police démunie. Certains y voient la volonté de Dieu de montrer les supplices qui les attendent, d’autres souhaitent découvrir qui tire les ficelles. Face à l’emballement médiatique et à l’hystérie collective, un policier et une avocate tentent de lever le voile sur cette affaire dont s’est désormais emparée la secte religieuse Neo Veritas.
Avis :
Hellbound- L’enfer est un nouveau webtoon paru en version papier sur le label KBooks des éditions Delcourt. Ce diptyque est scénarisé par Yeon Sang-ho (Dernier Train pour Busan), à la base réalisateur et producteur, et dessiné par Choi Gyu-sok connu chez nous pour « Le Marécage » paru chez Casterman et « Intraitable » chez Rue de l’échiquier.
Une récente adaptation de cette œuvre est disponible sur Netflix depuis le 19 novembre.
Un livre recommandé par Bong Joon-ho, le réalisateur multiprimé des films Parasite et Le Transperceneige... Nous n’allions pas passer à côté !
Parlons déjà de la couverture. On ne peut pas ne pas la remarquer ! Une magnifique double couverture cartonnée où l’on peut apercevoir la moitié du visage d’un démon sur un fond couleur rouge orangé superposé au visage d’un des protagonistes principal de la série en argenté. Franchement, ça claque !
Superbe tirage donc pour ce premier tome où l’on retrouve ce webtoon imprimé sur du papier de grande qualité. Le travail d’édition est phénoménal, les cases sont claires et la lecture est facile. J’ai pu constater deux erreurs dans certains dialogues, mais sur 314 pages cela ne porte absolument pas préjudice au travail fourni.
En effet, c’est un bon gros volume que nous tenons en main… Et pourtant, on voudrait en avoir bien plus ! 314 pages que nous ne pourrons refermer avant d’avoir absolument tout lu jusqu’à la fin.
Le scénario nous prend aux tripes dès les premières pages. Cette histoire de secte criant au châtiment divin, ces carnages qui nous questionnent sur leur réalité, cette enquête policière et ces déboires… Tout y est pour que nous soyons accrochés à ce bouquin. Les histoires de chacun des personnages, individuellement, sont toutes bien pensées, prenantes… Toutes sortes de sentiments affluent au fur et à mesure qu’on tourne les pages, en passant de l’étonnement à l’incompréhension, la tristesse ou même la colère…
De plus, le dessin de Choi Kyu-Sok est pour le moins splendide ! L’histoire se passant en Corée du Sud, ce dernier recrée à la perfection l’ambiance de là-bas et ses personnages tiennent la route. On est bien loin du héros de manga traditionnel. Ici, c’est la « vraie » vie. Les personnages sont banals tout en ayant une vie parfois très dure et tout est retranscrit merveilleusement bien tant dans les dialogues que dans le dessin et l’ambiance donnée à cette histoire.
Le chara-design des démons qui viennent exécuter le châtiment de Dieu est juste incroyable. Juste terrifiant…
Je ne peux trop en dire pour ne pas gâcher la lecture des futurs heureux lecteurs qui auront le plaisir d’acheter ce tome, mais ce livre m’a retournée ! Je comprends absolument pourquoi une adaptation lui est dédiée sur Netflix et je vais très certainement la regarder au plus vite (en espérant ne pas être déçue…).
C’est vraiment un grand coup de cœur et un livre qui se doit d’être lu !
Le deuxième tome qui terminera cette minisérie qu’on aurait aimée plus longue est prévu pour ce 12 janvier 2022. Il nous tarde de l’avoir pour savoir comment tout ceci se terminera…
Pour lire un extrait : ici !
Pour en savoir plus sur les auteurs :
Yeon Sang-ho : réalisateur et producteur. Il est diplômé de l’Université de Sangmyung en peinture occidentale. Il a dirigé les films d’animation King of Pigs, The fake et Seoul Station. En 2012, il a été invité pour la première fois à la Quinzaine des Réalisateurs du 65e Festival de Cannes pour son film d’animation King of Pigs. Il a par la suite été invité à la Séance de minuit du 69e Festival International du film de Cannes pour son long-métrage Dernier Train pour Busan qui a attiré 10 millions de spectateurs lors de sa sortie en salle. Il a poursuivi sa carrière en réalisant le film Peninsula (2020), la suite du Dernier Train pour Busan qui s’est retrouvé en compétition dans la Sélection Officielle du 73e Festival de Cannes. Il est le seul réalisateur à être invité à Cannes à la fois pour ses films d’animation et ses longs-métrages classiques. Il est également le seul réalisateur à avoir été convié deux fois à Cannes pour la suite d’un film déjà présenté lors d’une précédente édition. Il est l’auteur du webcomic Hellbound, l’Enfer. Il a également écrit le scénario de la série Méthode diffusée sur tvN.
Choi Kyu-sok : dessinateur. Il est diplômé du département de bande dessinée de l’université de Sangmyung. Il a fait ses débuts en 1998 au concours de la maison d’édition Seoul Munhwasa. Ses œuvres marquantes comprennent L’Amour est une protéine, Le Marécage, Ambigu à en pleurer, Nouilles Tchajang, Intraitable, Aiguille de pin etc. Ses œuvres ont été traduites et publiées en Europe, au Japon et aux Etats-Unis. Il a remporté le prix de l’œuvre courte de Seoul International Cartoon & Animation Festival (SICAF), le grand prix du manwha de Corée, le Prix de la culture du Korea book award dans la catégorie enfant et adolescents, les grand prix de Manwha de nos jours et deux fois le Bucheon international Comics festival (BICOF) pour Ambigu à en pleurer en 2011 et Aiguille de pin en 2018.