Le Pays des elfes (Elfquest) est une série créée en 1978 par Wendy et Richard Pini, publiée en France aux éditions Vents d'Ouest, de 1984 à 1999 pour 32 albums et 1 hors série. Les droits d'édition en Français sont rachetés en 2016 par l'éditeur Snorgleux Comics qui reprend l'édition de la série pour les 20 premiers albums en 5 intégrales, et une version noir et blanc du tome 1 de l’intégrale.
Pour les 40 ans de la série, ils étaient invités en France et en Belgique par leur dernier éditeur.
Ils étaient présents au 45ème festival international d’Angoulême pour leur première venue en France.
A cette occasion notre reporter pour GénérationBD leur a posé quelques questions :
Quels sont les auteurs qui vous ont inspirés ?
W : Je suis une admiratrice de Tezuka, et pour ce qui est de la partie occidentale c’est Jack Kirby.
Combien d’auteurs de bd ont travaillé pour vous sur les personnages et univers de la série ?
R : A travers toute la durée de vie de la série, il y a eu 10 scénaristes différents et au moins une dizaine de dessinateurs.
W : Il est très dur de trouver des dessinateurs et scénaristes capables de capturer l’esprit de la série et de la transcrire, et surtout de tenir les délais.
Certains de ces auteurs ont il créé leur propre série ou univers ?
W : Oui je pense essentiellement à Brandon Mckinney qui a ensuite travaillé sur Star Wars, il a été invité en Allemagne grâce a son travail sur Elfquest.
R : Pas mal d’artistes freelance travaillaient déjà pour d’autres compagnies et peu d’entres eux ont développé leur propre série.
W : Mon coloriste Sonny Strait travaille aussi pour des doublages de voix sur des dessins animés tels Dragon Ball Z et a fait ses propres comics dans le passé.
Il était question de faire un film sur le pays des elfes, pourquoi ne s’est il pas fait ?
R : Depuis aussi longtemps que cette série existe, Hollywood a frappé à notre porte et nous a proposé de l’argent mais aucun des studios ne comprend ce qu’est Elfquest. Ils n’ont même pas lu Elfquest, ils pensaient juste que c’était un autre « Tolkien ». C’est tellement différent, ils n’ont pas compris ce que nous voulions. Nous attendons qu’un studio ou un réalisateur viennent nous voir en nous disant « voici ce qu’est Elfquest, nous avons compris l’esprit ».
W : La narration d’Elfquest est quelque chose de subtil. C’est assez différent de la plupart des séries d’heroic-fantasy , donc il faut faire ça bien.
La première édition en France de la série aux éditions Jacky Goupil, puis aux éditions Vent d’Ouest, a vu 32 albums parus et 1 hors série. Pourquoi la parution s’est elle arrêtée au 32e album, qui est un milieu d’histoire, laissant le lectorat français sur une histoire inachevée ?
R : Nous ne savons pas précisément la cause de cet arrêt de publication. La seule chose que nous avons pu deviner est que la parution n’était plus rentable. Nous n’avons jamais été contactés par Vent d’Ouest pour cet arrêt, ce sont les lecteurs qui nous l’ont appris. Nous avions un agent et ne savons pas si l’arrêt a été vu avec lui. Nous maitrisons mieux aujourd’hui les relations avec les éditeurs.
La série sera-t-elle éditée dans son intégralité aux éditions du Snorgleux ?
R : Les discussions sont en cours et ne savons pas encore quel sera le format des prochaines publications.
W : Ça dépendra vraiment des réactions du public. Nous espérons que beaucoup de gens vont découvrir la série grâce à cette nouvelle édition.
Maintenant que la quête finale est finie, à titre personnel, vous allez consacrer plus de temps à la peinture ?
W : Ca va peut-être vous surprendre mais j’ai écrit une comédie musicale basée sur mon roman graphique « The masque of the red death » une adaptation d’Allan Poe ; mon compositeur est Gregory Nabours , il a écrit toutes les chansons , il y a déjà eu 2 représentations et cette année aura lieu la troisième.
R : Ça prend du temps.
W : La prochaine chose à laquelle je vais me consacrer est de faire en sorte que le public puisse voir ma comédie musicale.
Connaissez-vous des bandes dessinées françaises ?
W : J’ai eu l’honneur de faire un hommage à Moebius, son travail est fascinant
R : Pour ce qui est des bandes dessinées françaises que j’ai lues, il y a Asterix, Valerian , un peu Tintin, Lucky Luke.
W : Barbarella ! En Francais « je t’aime Barbarella » ! Barbarella était très poétique et très sexy
Vous avez cité Moebius , connaissez-vous son travail sous son vrai nom , Jean Giraud ?
R : Nous savons que ce sont 2 types de travaux différents, mais on se rappelle surtout son travail fantastique sur Arzach.
Merci à vous pour le temps passé à cette interview et merci au Snorgleux pour l'invitation.
Arnaud