WHITE CUBE - Brecht Vandenbroucke dans le lard de l'art

Brecht Vandenbroucke nous vient du nord du pays après avoir fait ses études de graphisme à Saint Luc Gand. Il a remporté en 2009 le 2ème prix du concours Fumetto qui lui consacré une exposition. Vandenbroucke, c’est un style original. Il réalise des peintures acryliques et les réduit pour en faire des planches BD, un véritable tour de force dans un genre qui qui tend vers le vite fait bien fait, quitte à abuser d’informatique. Il trempe ses pinceaux, nous baigne dans un univers fait de couleur criardes et basiques… Son humour est volontiers poétique mais aussi britannique ou absurde, des histoires sans paroles où tout est donc dans l’image… Avec White Cube, Vandenbroucke nous propose de revisiter la peinture, qui se dit ou se veut moderne et d’y jeter un regard à travers ses deux personnages, des jumeaux façon Tondu et Tondu qui ont une opinion sur tout, reflet exact de notre société à présent pilotée par des réseaux qu’on qualifie de sociaux et qui fonctionnent à grands coups de pouce levé ‘j’aime’ ou inversément ! Nous voilà constamment soumis au jugement de tout un chacun comme des chrétiens jetés dans l’arêne aux lions… L’ère du paraître… Et ces deux-là ne vont pas se gêner !

 

White cube est à propos de la critique de la critique, les personnages principaux sont deux jumeaux, que j’appelle les « esthetic critics », parce qu’ils « poucent » pour un oui ou pour un non, à la manière de facebook, où chacun « aime » ou « n’aime pas », où chacun donne son opinion, livre des commentaires sur tout et sur rien. White cube est le nom d’une galerie d’art à Londres, une galerie avec des murs blancs pour qu’on soit aussi objectif que possible par rapport aux œuvres exposées, sans subir l’influence du monde extérieur, pour avoir une conscience totale de l’œuvre. Mes « esthetic critics » font la tournée des musées, des galeries et ont à chaque fois une opinion, aussi une opinion très relative parce que le monde de l’art peut parfois être d’un sérieux !

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C’est de l’humour flamand qu’on compare généralement à Herr Zeele et Kamagurka, mais je n’y fais pas attention, j’essaye d’être moi-même, le plus marrant possible, si je suis content c’est  déjà bien. Mais il n’y a pas que cet humour, il y a aussi de la poésie comme il y a des choses plus hard. En tout cas, c’est très dur de faire rire les gens.

J’ai fait tous mes dessins à la peinture acrylique et j’ai même réalisé tout le lettrage. J’ai bien essayé de faire cela à la peinture pour mes dédicaces mais ce n’est pas évident !

Non, je ne suis pas inspiré par quelqu’un en particulier, j’ai terminé mes études de graphisme à Saint Luc (Gand) il y a cinq-six ans, j’avais un certain Ever Meulen comme professeur. Apparemment on apprécie mon style graphique car je travaille pour des journaux, des magazines, j’expose, je fais beaucoup de choses…

Cette édition « Bries » est assez limitée mais c’est un bel objet, je voulais absolument une couverture cartonnée, dans le genre des Tintin que je feuilletais étant plus jeune, un objet qui soit beau dans une bibliothèque. Le livre sera republié plus tard par Acte Sud, un éditeur français qui n’a eu aucune difficulté à le traduire puisqu’il est sans paroles !

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