Interview de Michel Rabagliati à l'occasion de sa venue à Angoulême 2012

paul parcInterview de Michel Rabagliati à l'occasion de sa venue à Angoulême 2012 avec son dernier titre « Paul au parc »

Gladys : Etes-vous heureux de revenir à Angoulême où vous avez reçu le prix du public en 2010 avec « Paul à Québec » et où « Paul au parc » est sélectionné cette année dans la catégorie Jeunesse ?

Michel Rabagliati : Absolument, venir à Angoulême est toujours rafraîchissant pour un auteur. C'est aussi très fatiguant, les journées sont bien remplies (et les soirées bien arrosées).

 


G : Comment choisissez-vous les épisodes de la vie de Paul pour chaque tome ? Pourquoi mélanger les périodes plutôt que suivre un ordre chronologique ?

MR : Je ne le sais pas vraiment moi-même. C'est une sorte d'exploration intérieure que je pratique. Cela part souvent d'un souvenir, et je brode autour de ce souvenir si ça en vaut la peine et si je trouve assez de matière à histoire à y greffer. L'ordre chrono n'a pas d'importance pour moi. Bien sûr si on commence par le premier on verra le dessin évoluer, mais à part ça toutes les histoires sont complètes. Peut-être parce que j'ai moi-même horreur des séries à numéros.


G : Qu’est-ce qui vous a inspiré pour la fin surprenante de Paul au Parc ? Est-ce partiellement autobiographique ?

MR : Un accident survenu dans ma paroisse en 1974, deux ans après que j'aie quitté les scouts. Un accident bête et très triste.


G : Savez-vous déjà à quelle époque de la vie de Paul le prochain tome se situera ?

MR : Oui, il aura seize ans. Plus que tout au monde, il désire une moto. Il est particulièrement désagréable avec ses parents et il est en pleine crise d'adolescence!


G : Est-ce que vous envisageriez une aventure de Paul à Angoulême ou en Europe ?

MR : Il faudrait que j'y vive quelques temps. Jamais je n'aurais le culot de raconter une histoire qui se passe dans un endroit que je ne connais pas à fond. C'est tellement facile de tomber dans les clichés et les régionalismes cuculs si on ne connaît pas bien un pays ou une région.


G : Avez-vous déjà envisagé de faire appel à un coloriste pour vos dessins ?

MR : Non, j'adore le noir et blanc. Ma fille m'aide un peu pour les tons de gris et ça va comme ça. Je ne suis pas un auteur que l'on achète pour le spectaculaire de ses dessins. Inutile de coloriser tout ça, dans mon cas, ça n'ajouterait rien.


G : Voyez-vous une différence dans les réactions des lecteurs Européens sur les aventures de Paul, par rapport à celles de vos lecteurs Québécois ?

MR : En fait, je suis assez surpris d'entendre à peu près les mêmes commentaires et remarques ici au Québec que chez vous. Bien sûr, il y a quelques québécismes/anglicismes qui vous échappent, mais règle générale, les émotions que j'essaie de faire vivre à mon lecteur touchent au bon endroit, autant chez le lecteur européen que québécois, me semble-t-il.


G : Pensez-vous que les aventures de Paul sont suffisamment connues en Europe ?

MR : Je constate que mon lectorat européen augmente doucement d'année en année. C'est bon signe. Beaucoup de français et de belges m'écrivent, certains m'achètent des originaux etc. J'ai l'impression que Paul peut encore séduire quelques lecteurs chez vous.

chronique "Paul au parc"

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