Le Joker a réussi son coup. Il a tout fait pour attirer du monde à Park Ridge et faire un maximum de victimes lorsqu’il a déclenché sa bombe. Mais comme si cela ne suffisait pas pour attirer Batman dans un piège mortel il avait aussi fait enlever la conseillère municipale Elizabeth Kenner. Tout le monde s’interroge à propos de cette explosion aussi minutieusement orchestrée par le Joker. Tuer Batman était une évidence à ses yeux sauf qu’à présent, le Joker n’a plus de jouet à la hauteur de son talent, plus de super-héros à piéger voire à tuer, bref il n’a plus de raison d’être… C’est une vie normale et ordinaire qui l’attend à présent. Sauf qu’on ne se débarrasse pas aussi facilement de Batman et son retour va chambouler tous ses plans. 

Mon avis:

Cet album reprend deux récits réalisés respectivement en 1994 et 1996: "Saint d’esprit" (Batman: Legends of the Dark Knight #65) scénarisé par John Marc DeMatteis et illustré par Joe Staton, suivi de "L’avocat du Diable" (The Joker: The Devil’s Advocate) scénarisé par Chuck Dixon et dessiné par Graham Nolan.

Tout comme Batman et le Joker sont indissociables, sont les deux faces d’une même pièce et ont besoin l’un de l’autre pour s’exprimer, ces deux récits se complètent et se rejoignent. Ennemi de toujours de Batman, le Joker a vaincu le chevalier noir d’une manière très, voire trop, hâtive par rapport au plan machiavélique qu’il a concocté. C’est pourquoi nous découvrons ensuite un Batman utilisant tout son savoir-faire pour trouver des indices venant innocenter son pire ennemi, sachant qu’il n’est pas le coupable que tout le monde désigne. Beaucoup de soin dans la scénarisation de ces récits développés comme des thrillers dont le suspense fonctionne parfaitement. Batman est bien le meilleur détective au monde mais pas seulement, il sait rester objectif et impartial devant les faits, ne se laisse pas envahir par la rancune et n’agit pas par vengeance face aux méfaits du Joker. Belle opposition entre deux caractères explosifs et d’une intelligence hors normes. 

Côté dessin, Joe Staton et Graham Nolan nous proposent des illustrations nerveuses à l’encrage marqué. Beaucoup d’expressivité chez la plupart des personnages, les héros étant eux-mêmes représentés de manière à les rendre particulièrement impressionnants grâce à un trait qui souligne la folie du Joker tout comme l’intelligence et la vivacité et les prouesses physiques du Batman.

En parallèle avec cet album, Urban édite un gros volume de 463 pages dédié au Joker intitulé "Joker-80 ans" pour célébrer l’anniversaire de ce vilain, pire ennemi de Batman mais aussi star de l’univers DC.