The Weatherman
Scénariste : Jody Leheup
Dessinateur : Nathan Fox
Coloriste : Moreno Dinisio
Editeur: Urban Comics
Sans souvenir de l'attaque terroriste qu'il aurait commanditée, Nathan Bright n'a plus d'autre choix que de fuir aux confins de la galaxie. Sa quête le conduit finalement sur une planète sur laquelle il ne pensait jamais revenir, celle qui a vu naître l'humanité : la Terre. Il découvre alors rapidement que, contrairement à ce qu'il pensait, ce lieu chargé de souvenirs et d'une histoire des plus sinistres est bien loin d'être vide...
155 jours, soit 3720 heures, soit 223.200 minutes! C’est le temps que j’aurais dû me morfondre avant de pouvoir ouvrir le deuxième tome de cet excellentissime Weatherman. Une éternité!!!
J’avais laissé le tome 1 en sueur, pris par le rythme effréné de cette bombe graphique: le scénario, le dessin, la colorisation m’avaient renversé! C’était pour moi une des plus grande révélation de comics qu’il m’ait été donné de lire. Oui, rien que ça…
En même temps, je suis un ado des années 90, bercé par des films comme Total Recall, Demolition Man, Independence Day, Men in Black, Armageddon, The Matrix, Pulp Fiction, The Big Lebowski, Fight Club, Pocahontas! J’ai ce mélange d’humour et de baston ancré au plus profond de moi. Et justement, the Weatherman fait écho a tout cet univers là, avec une perfection certaine.
Après la révélation fracassante à la fin du volume précédent, Nathan entouré de personnes ne cherchant qu’à le liquider une bonne fois pour toute se retrouve embarqué sur terre à la recherche de la mémoire de Ian Black, le terroriste responsable de la mort de 8 milliards d’humains sur terre qui n’est autre que lui-même. Bien que n’ayant aucun souvenir de tout cela, le monsieur météo se sent obligé de se joindre à cette équipe de guerriers même si c’est sa vie qu’il met en danger. Mais très vite on s’aperçoit que quelque chose flotte dans la soupe, et ce n’est pas une boulette de viande…
C’est l’occasion dans ce nouveau volume d’en apprendre plus sur le virus qui a été lâché sur terre. On apprend notamment que c’est une forme de vie extra-terrestre ultra-agressive qui se nourrit de la chair humaine et qui possède des aptitudes de métamorphing plutôt impressionnantes. On découvre aussi comment les survivants se sont organisés pour lutter contre cette menace constante et c’est loin d’être glorieux! Notre équipe peu recommandable va se retrouver en étau entre les dirigeants d’en haut qui filtrent toute tentative de fuite contaminée depuis la terre, la résistance terrienne peu enclin à les aider et le virus métamorphe prêt à liquéfier tout ce qui bouge. Des alliances loin d’être banales vont devoir se former et malgré cela l’issue de cette quête semble bien incertaine. Il faut dire que nos héros et anti-héros n’étaient pas vraiment préparés à ce qui les attendait sur la terre ferme…
Voilà en substance la trame de ce nouveau volume. Alors est-ce qu’il arrive à la cheville du premier, est-ce qu’il réussi à transformer l’essai et à suivre le rythme imposé dès la fameuse page 23 du tome 1 (voir chronique précédente)? Oui, bien sûr que oui, comment pourrait-il en être autrement?!? C’est mecs sont des génies, ils ne peuvent pas se vautrer, impossible!!! Ok je m’emballe un peu mais franchement, c’est bon, excellent même. Si le premier contact avec le virus m’a d’abord déstabilisé (je ne m’attendais pas à basculer dans ce type de récit plus, comment dire, fantastique) l’approche scientifique, l’intrigue, les nouveaux protagonistes rajoutent très rapidement du piment à cette sauce déjà plus que relevée.
Le graphisme appuyé très largement par la colorimétrie est exceptionnel, amenant un univers haut en couleur, explosif et corrosif qui correspond parfaitement à l’ambiance général du récit. Les covers me laissent de nouveau sans voix, tant elles sont jouissives par la scène qu’elles représentent et par la manière dont elles sont abordées. Entre humour et tension, elles racontent tellement en une seule image, tout en gardant ce ton complètement absurde et assumé de la série. L’intérieur du bouquin n’est pas en reste évidement, Nathan Fox nous gratifiant de magnifiques scènes post-apocalyptiques n’ayant rien à envier aux meilleurs films du genre!
Donc voilà, j’ai de nouveau reçu une bonne gifle cyber-punk en ouvrant ce tant attendu deuxième tome, si tu ne l’as pas encore fait, tentes aussi cette expérience, elle est vraiment unique dans le monde du comics. Allez allez, zou, chez ton libraire, plus vite que ça!