Un coeur pure
Dessinateur : Liz Suburbia
Scénariste : Liz Suburbia
Coloriste : Liz Suburbia
Editeur: Casterman
Dans cette brique de plus de 300 pages, Liz Suburbia nous emmène dans un monde un peu improbable où ne vivent que des grands adolescents qui sont effectivement peut-être un peu tracassés de la disparition de leurs parents mais sont surtout préoccupés par leurs petits soucis nombrilistes : établir une relation, sentimentale, participer à un groupe de musique,…
J’avoue avoir eu du mal à m’immerger dans ce monde un peu artificiel, je me suis demandé si l’auteur ne voulait pas faire une sorte de mise en abîme en créant un univers où il n’y pas d’enfants en bas-âge ni d’adultes pour faire un focus sur une population bien spéciifique mais en même temps je n’y vois pas de sens. Ces jeunes vivent tous de manière indépendante mais qui au quotidien, subvient à leurs besoins, comment se régule ce système sans sphère médicale, sans service de police,… ?
J’ai par contre particulièrement apprécié la manière dont le lecteur accompagne le personnage de Ben qui est là avec ses questionnements mais aussi son ouverture aux autres et une attitude plutôt bienveillante. L’auteur fait découvrir Ben par des petites touches indirectes qui m’ont parues très justes. Par exemple, lorsque Ben se regarde dans le miroir, observe son bouton sur le visage ou ses ourlets, rien n’est exprimé directement mais on comprend bien son rapport un peu compliqué avec son corps…
La manière dont la sœur de Ben tue ses petits copains m’a par contre moins convaincue. Même si on la devine perturbée, les raisons de son comportement ne sont pas très explicites.
L’idée est en tout cas originale car si le thème des enfants vivants en autarcie avait déjà été exploité au cinéma (Les enfants de Timpelbach, Big city,…), elle n’avait à ma connaissance jamais été adoptée sur un ton plus adultes en mettant en scène de grands adolescents ; ce qui fait du récit de Liz Suburbia une histoire particulièrement atypique, abordée sous un angle original.