Idem
Dessinateur : Jonathan Luna
Scénariste : Sarah Vaughn
Coloriste : Jonathan Luna
Editeur: Delcourt
Depuis qu’Alex a pris la décision de "débrider" Ada, tous deux ont entamé une relation qu'ils n'auraient jamais cru possible depuis le jour où la grand-mère d’Alex lui a offert ce robot androïde de dernière génération, un modèle de compagnie X5 ayant l’apparence de la ravissante jeune femme qu’est Ada. Jour après jour Ada se rend compte que l’intelligence artificielle dont elle est dotée ne semble plus avoir de limites. Elle a même fait un rêve, enfin ce qu'elle pense être un rêve. Ses émotions sont de plus en plus fortes à tel point qu'elle a peur de rencontrer les gens. Elle redoute que leurs amis et voisins se rendent compte qu'Alex l'a déverrouillée pour accéder à ce niveau d'intelligence. Mais le secret ne durera pas assez longtemps. Un ami d'Alex vient la voir et lui fait comprendre qu'il a compris qu’elle est déverrouillée, qu'il va dénoncer ce qui lui semble contre-nature. Ada s'énerve et le frappe. Un point de non-retour a été franchi et le couple hors-la-loi va très rapidement devoir faire face au monde dont il se protégeait pour vivre heureux.
Mon avis: Ce troisième tome (qui contient les épisodes US 11 à 15) répond à toutes nos attentes. Tour à tour, le lecteur a découvert Alex d’abord réticent à l’arrivée d’Ada puis s’intéressant à ce robot doué d’intelligence. Puis nous avons été témoins de l'évolution rapide d'une Ada "déverrouillée" analysant et découvrant ses émotions. Dans ce dernier tome, Ada se rend compte de ses possibilités et ne voudrait en aucun cas être entravée dans son état d'émerveillement même si elle a conscience de ses nombreuses frustrations. Sarah Vaughn nous fait vivre cette romance impossible à une époque où tout androïde intelligent représente une menace potentielle et est donc strictement encadré et bridé comme c’est le cas depuis l’attentat perpétré par un androïde déverrouillé (voir tome 1). La romance a cédé la place à l’intrigue pour achever cette étrange histoire d’amour entre un humain et un robot androïde.
Les dessins de Jonathan Luna sont toujours aussi nets et précis. Le trait est fin, les contours uniformes, donnant très souvent l'impression d'un huis clos, d'un long dialogue qui colle parfaitement à l'histoire puisqu'Alex et Ada doivent vivre cachés. Énormément de premiers plans fixes et peu de décors, au point que l’on pourrait se croire dans une pièce de théâtre avec quelques rares changements d'arrière-plans. Seules les couleurs viennent modifier l'atmosphère d'une page à l'autre apportant un peu de vie à une série que certains trouveront (trop) figée. Cela dit, ce parti pris se révèle tout à fait efficace et parfaitement adapté au contenu d’une série qui aborde des questions tout à fait d’actualité avec le développement rapide de la conscience artificielle à laquelle l’homme donne une apparence androïde. Que manque-t-il aux robots pour être au même niveau d'intelligence et d’émotions, que faut-il vraiment pour être un humain? On retrouve d’ailleurs cette même thématique dans l’excellente série télévisée "Real Humans" et plus récemment et de manière encore plus efficace et impressionnante dans la série "Westworld" dont la saison 2 sera diffusée en avril 2018 (sur HBO aux États-Unis et OCS en France).