Série: Big John Buscema #
Auteurs: Florentino Florez, John Buscema
Editeur BD: Urban Comics
Une chronique Comics: Génération BD
Depuis sa plus tendre enfance, Giovanni Natale Buscema a toujours aimé dessiner. Si très jeune, il s'efforce de copier Popeye, plus tard il découvre les œuvres de Michel-Ange et rapidement se rend compte que la peinture l'attire bien plus que le dessin. Après des études artistiques, un jour il tombe sur une annonce publiée dans le New York Times. Stan Lee recherche un dessinateur pour la maison d'édition "Timely Comics" (renommée "Atlas Comics" avant de devenir "Marvel Comics" vers 1966). Rapidement engagé, sa première BD raconte comment des cambrioleurs s'en sont pris au cercueil de Lincoln. Par la suite, il s'essaye à d'autres genres comme le western ou les histoires d'amour. Son trait devient de plus en plus net et son style toujours plus marqué.
Au terme d’un bref passage de cinq mois seulement à l'armée pour cause d’ulcère après avoir été appelé pendant la guerre de Corée, il revient comme free-lance et travaille pour plusieurs maisons d'éditions. Ses différents travaux lui donnent l'occasion d’aborder divers styles de crayonnés mais aussi d'encrage, et surtout de peaufiner son trait et sa connaissance de l'anatomie tant humaine qu’animale ce qui lui permet d’améliorer graduellement la dynamique du mouvement de ses personnages. Dès 1960, faute de contrats, il se lance dans la publicité grâce à un ami avocat.
Ce n'est qu'en 1966 qu'il revient vers le "comic book" lorsque Stan Lee l’appelle pour lui proposer un contrat chez Marvel. Mais après plusieurs essais, ce dernier lui demande d’adopter le style Kirby, plus exubérant dans les poses et l’expression des personnages.
Si John en tirera le plus grand profit, il finira néanmoins par le modifier et, plus tard, par s’en détacher lorsqu’on lui proposera de dessiner le combat entre Thor et le Silver Surfer. Très satisfait de son travail sur cet affrontement, il s’empresse de le montrer à Stan Lee qui non seulement lui fait comprendre qu’il n'aime pas du tout son dessin mais en plus lui demande d’y apporter de nombreuses modifications. John en sera très déçu et dépité car il avait adoré illustrer cette histoire qui lui avait permis d’affirmer sa ligne de dessin et montrer de quoi il était capable.
C’est l’équipe des Vengeurs qui va lui permettre de donner libre cours à son style et de s’exprimer de manière particulièrement productive aux côtés de Roy Thomas qui croit en son potentiel. Depuis, John a fait du chemin, ne cessant d’évoluer encore et encore, non sans quelques prises de bec concernant le choix d’un encreur ou celui de personnages auxquels il donne sa préférence. Même s'il n'aime pas spécialement dessiner du "comics", John sera un artiste très productif, très fécond, croulant sous le travail et les commandes. Surtout, son dessin sera toujours d’un niveau de qualité exceptionnel malgré les délais très courts qui lui sont imposés.
Une chose est sûre, John Buschema a été et restera une référence dans les annales du comics américain.