Lors de son dernier affrontement avec le Joker, Bruce Wayne s’est retrouvé partiellement amnésique. Si ses souvenirs reviennent peu à peu, il n'est plus animé par cette colère, cette rage qui ont fait de lui le "Chevalier Noir", celui qui a revêtu l'emblème de la chauve-souris pour que ses ennemis le redoutent et soient terrifiés à sa simple vue. Il a même succombé à l'amour lorsqu’il a revu son ancienne amie de collège, Julie Madison, venue le rejoindre aussitôt après sa perte de mémoire. Gotham peine à se relever des différentes attaques qu'elle a subies malgré la dextérité dont fait preuve l'ancien commissaire Jim Gordon, auquel Powers Industies a prêté une armure dernier cri perpétuant l'esprit du Batman disparu des rues de la cité, et malgré l'aide que lui apporte Duke Thomas tel un nouveau Robin. Il sera difficile de relever Gotham face à l'impitoyable Monsieur Bloom qui ne recule devant rien pour imposer son emprise sur la ville. Rien ni personne ne semble pouvoir venir à bout de ce super méchant adepte des pièges dévastateurs, des meurtres ciblés ou des assassinats groupés. Et lorsque Jim croit enfin l’avoir vaincu, les choses vont en fait empirer de façon exponentielle. Comment Bruce Wayne peut-il supporter de rester inactif face à cette menace ?

Mon avis: Scott Snyder, ensuite secondé par James Tynion IV, continue sur la lancée d'épisodes DC Renaissance plutôt impressionnants mettant en scène les agissements de super criminels sans pitié. Depuis la Cour des Hiboux, leur tandem, rejoint pour quelques épisodes par d'autres grands scénaristes tel que Brian Azzarello, a fait très fort. Le nouvel ennemi, Mr Bloom, renoue avec le côté terrible et sanguinaire que peut avoir un adversaire comme le Joker. Même si dans les deux derniers tomes ce n'est pas directement Bruce Wayne qui est confronté à cet ennemi mais bien le commissaire Jim Gordon, Snyder joue avec les nerfs et la patience des lecteurs qui se doutent bien qu’il va certainement ramener Le Batman en douceur sur le devant de la scène pour terminer l’histoire en apothéose. Ce dernier tome fait durer le plaisir et franchement c'est réussi. Coté illustration, on n'est pas en reste avec des artistes au talent confirmé comme Greg Capullo qui aura été présent sur toute la série, mais on se régale aussi des dessins de Yanick Paquette et Riley Rossmo qui ont fait un travail remarquable tout au long de ce fabuleux album. Les scènes d'action sont décortiquées comme rarement en BD, mettant en valeur une violence omniprésente, les décors sont à couper le souffle, sans oublier un Bruce Wayne amoureux de sa belle toujours bien présent. Avec l’aide d’autres pointures comme Andy Kubert, Andy Clarke ou Jason Fabok, etc., cette série en 9 tomes apporte la preuve que tant du côté du scénario que de celui de l'illustration, Batman a encore de beaux jours devant lui.