BD Classic

Mais dans la vie réelle, Marsu est mariée à un potier nommé Harry dont elle est folle amoureuse et il n’est pas question pour elle de devoir choisir entre les deux relations…

Mon avis

Véro Cazo la scénariste (Olive, Le Bal des folles,…) nous offre une belle histoire originale avec de l’émotion, du texte, des ambiances… et nous montre une VR (réalité virtuelle) empreinte de poésie. Souvent la VR nous projette plutôt dans des mondes parallèles avec de la violence, des combats, des jeux où l’on incarne un héros… Mais rien de tout cela ici, c’est une réalité virtuelle positive, optimiste, voire un brin utopique. Cela m’a fait penser parfois au bouquin d’Alexandre Jardin « L’île des gauchers ».

Véro Cazo nous parle aussi librement de polyamour. Facilité aussi aujourd’hui par les réseaux sociaux où l’on peut se connaître et se découvrir mieux que dans le réel, sans même se rencontrer parfois !

C’est un peu du Jules et Jim aussi, mais ce ménage à trois se déroule sur deux plans puisque Marsu est en couple avec Harry dans le monde réel, et avec Thom dans la réalité virtuelle.

Marsu l’annonce à Harry : « Oui je l’aime... Et je t’aime encore plus de pouvoir te le dire. »

Graphiquement c’est une claque ! Quel formidable travail d’Anaïs Bernabé (Sasmira 3 et 4, La Pluie des corps) dans son dessin et dans l’alternance entre dessin « classique » réalisé à l’ordinateur et jolis dessins pastels aux crayons de couleurs. Plutôt onirique chez Athome, parfois déconcertant comme pages 42-43, le dessin me fait parfois penser à « Anaïs Nin » de Léonie Bischoff. Plusieurs superbes pleines pages, voire double page 114-115 permettent au lecteur de s’évader totalement dans le récit.

De prime abord, la couverture est étrange et un peu déconcertante mais elle trouve tout son sens avec la lecture de l’album.

Un final étonnant et émouvant (une petite larme arrachée à votre serviteur) pour cet album qui a pris 3 ans de création aux auteurs !

Maroulf