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Chronique BD: Jukebox Motel # 2

Vies et morts de Robert Fury

Série: Jukebox Motel, Tome 2
Scénariste : Tom Graffin
Dessinateur : Marie Duvoisin
Coloriste : Marie Duvoisin
Editeur: Grand Angle

Thomas se sent un peu coincé, retravaillant ses dix tableaux que lui a commandés son revendeur, surnommé « Big Man » (et c’est vrai qu’il n’est pas petit !) sous le pseudo de Robert Fury.
Il reçoit heureusement la visite de Joan, accompagnée du bébé qui le revigore un peu même si son départ est assez rapide. Thomas ne sait pas quoi penser de son lieu de travail, à la fois très inspirant mais aussi très destructeur…
Thomas honore sa commande pour Bug Man et celui-ci lui signifie que ce sera la dernière, car il va tuer le personnage de Robert Fury, ce qui augmentera sa côte sur le marché, cette nouvelle ne plaît pas à Thomas.
Thomas essaie de retrouver un équilibre en travaillant la terre comme il le faisait avec ses parents. Il peut compter sur le soutien de son ami et du barman un peu mystérieux nommé Wall. Mais lorsque son ami Johnny Cash et Joan font leur retour, la fête est totale... jusqu’au moment où Thomas s’écroule sur le sol : intoxication aux produits utilisés pour sa peinture !
Après huit mois passés dans le coma, Thomas retrouve Joan, sa fille et ses amis. Il décide de faire « ressusciter » Robert Fury et propose à Big Man, il produit une dernière série de tableaux et Robert Fury peut disparaître après.
Big Man accepte le marché mais Thomas sait qu’il doit encore couper avec tout cela pour retrouver enfin de la sérénité.



Jukebox Motel est au départ un court-métrage réalisé par Tom Graffin qui va lui inspirer un roman paru en 2016 chez Lattès. En l’adaptant en BD avec Marie Duvoisin, il donne une nouvelle approche à l’histoire.

En réalisant ce diptyque, Marie Duvoisin réalise sa seconde bande dessinée. Sa première, « Nos Embellies » avait pour moi été une révélation tellement son dessin dans une histoire toute en sensibilité m’avait épaté. Pour ce deuxième essai, j’avoue avoir été moins convaincu même si son dessin reste d’excellente qualité, peut-être est-ce lié au scénario qui m’a moins accroché…

J’ai eu un peu de mal à ressentir le caractère supranormal de l’atelier de Thomas même si l’entourage autour de celui-ci paraissait parfois bien mystérieux. N’ayant pas lu la version « roman » de Graffin, je ne sais pas dans quelle mesure celle-ci transparaît davantage dans son récit, car la bande dessinée doit souvent simplifier certaines choses pour garder sa lisibilité…



En même temps, Jukebox Motel présente la grande qualité de proposer un récit qui sort un peu des sentiers battus et cela change des scénarios classiques ; cela nous ramène à une époque des Etats-Unis bien typique mais dans laquelle, il se passe des choses particulières. Ce mélange de classique et de « supranaturel » est une force du récit même si j’ai personnellement eu du mal à rentrer dedans.

Petite cerise sur le gâteau, Thomas Graffin est auteur de chanson et il a écrit une bande originale pour la bande dessinée (disponible sur Deezer), une idée finalement très cohérente par rapport à cette histoire alternative.

Cela donne donc au final une BD intéressante et plutôt bien ficelée, surtout si vous avez des affinités pour l’ésotérisme…

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