Le garde du corps de Massoud
Série: Histoire et destins, Tome 1
Scénariste : Jean-Pierre Pécau
Dessinateur : Renato Arlem
Coloriste : Thiago Rocha
Editeur: Delcourt
Lorsque le 9 septembre 2001 (soit deux jours avant les attentats du 11), Nikolaï Bystrov apprend que le colonel Ahmed Chah Massoud dit « le lion du panshir » est mort dans un attentat perpétré par des membres d’Al-Qaïda, le monde s’effondre pour lui.
Rien ne destinait cependant Nikolaï à rencontrer Massoud. Fin tireur, il s’engage dans l’armée soviétique pour apprendre à se battre comme un vrai cosaque mais il n’apprend que lorsqu’il est sur place, qu’il va devoir se battre en Afghanistan.
Nikolaï n’aura pas beaucoup de temps pour démontrer ses valeurs au combat car il est fait très vite prisonnier par des Moudjahidines alors qu’il cherchait à acheter du Haschisch pour ses officiers qui l’y avaient envoyé. Bystrov et ses camarades soviétiques sont vendus comme esclaves auprès du colonel Massoud qui voulaient éviter qu’ils pourrissent dans les geôles des talibans.
Bystrov va découvrir la personnalité en Massoud un homme de caractère mais également très ouvert. Il va devoir conquérir la confiance des hommes de Massoud et va devenir le garde du corps de ce dernier. Lorsque l’armée russe quitte le pays, Massoud présente à Bystrov une femme de son clan avec qui il se marie.
Commencent alors de belles années jusqu’au moment où le couple doit retourner en Russie pour permettre un accouchement compliqué à sa femme. Après l’accouchement, à son retour à la frontière afghane, on interdit à Brystov de retourner en Afghanistan, seule son épouse et le bébé peuvent y retourner…
S’en suit alors une longue période lors de laquelle Bystrov apprend le décès de son mentor…Delcourt lance une nouvelle série en collaboration avec la revue « Guerre et histoire » intitulée « Histoires et destins ». Le garde du corps de Massoud est la première à ouvrir le bal, mais d’autres albums sont déjà prévus (L’insurgée de Varosvie, Le chirurgien de Dien Bien Phu et Le dernier kamikaze).
On l’aura compris, la dimension historique est tout aussi importante que le récit lui-même et dans le cas de ce premier tome, le scénario permet de découvrir Massoud de manière réaliste et vivante. On peut imaginer que les dessins des albums prochains seront également teintés de réalisme vu l’importance accordée à la dimension historique ou « journalistique » des sujets abordés.
Basée sur des faits réels et bien documentés, l’histoire de Nikolaï Bystriov est celle d’une personne qui a bien existé photos et qui a vécu un parcours surprenant pour devenir le garde du corps du commandant Massoud. Des documents et photos en fin de livre démontrent le caractère bien réel de cette histoire. On y apprend entre autres que les Afghans étaient surpris en voyant des photos de Russie qu’il existe un monde sans guerre et sans armes, chose qu’ils n’ont jamais connue.
La dimension pédagogique et historique de cet album rejoint donc la dimension récréative de la lecture d’une bande dessinée…. Un bon cocktail qui permet de passer un bon moment de détente tout en en ressortant plus érudit sur un sujet d’actualité !