Le tatoueur
♥ Coup de cœur ♥
Scénariste : Matz
Dessinateur : Attila Futaki
Editeur: Grand Angle
Mon avis
Les chauffeurs de taxis connaissent tout de leurs clients : leurs habitudes, les endroits qu’ils fréquentent, leur(s) adresse(s), leur(s) secret(s)… Et s’ils s’unissaient en une société secrète pour exploiter ces infos ? Voilà le pitch de départ de ce one-shot sombre et très inspiré qui entraîne le lecteur dans Paris.
Matz est un scénariste prolifique et très doué. Tant ses séries (Le Tueur, Du plomb dans la tête, Tango…) que ses one-shot (adaptation de Dahlia noir) sont des purs chefs d’œuvre et des réussites commerciales !
Il nous offre ici un polar noir autour des chauffeurs de taxis. Le tatoueur n’est qu’un prétexte, mais c’est intéressant de partir sur ce type de métier peu présent dans la bande dessinée (citons toutefois l’excellent « New-Yorc Cannibals » du duo Boucq et Charyn). Mais Attila Futaki étant fan et connaisseur du tatouage, Matz a plongé sur cette idée. Probablement aussi parce que Futaki est d’origine hongroise, et parce qu’initialement l’histoire est parue périodiquement dans un magazine hongrois, l’histoire mêle Zoli, un tatoueur hongrois ayant fui Budapest pour Paris, avec Laszlo, un chauffeur de taxi parisien lui aussi d’origine hongroise. Progressivement Matz tisse sa toile pour entraîner notre tatoueur Zoli dans une intrigue dont il ne pourra s’échapper, tout comme le lecteur qui est véritablement happé par ce piège. Zoli va-t-il collaborer avec Laszlo ou au contraire fera-t-il face, quitte à perdre sa discrétion dont il fait preuve ?
Futaki nous dessine une superbe couverture dans les tons (très) noirs avec une découpe rouge pour le personnage. C’est par ailleurs dans la même veine que s’inspirait sa série « Hypnos » parue chez Dargaud, avec un dessin esquissé à moitié avec seulement quelques traits. Son découpage précis, ses gros plans et ses cadrages dynamiques bien qu’avec un découpage assez « classique » de planches mènent le lecteur au cœur de l’action, sans temps mort. C’est lui aussi qui se charge de la mise en couleurs dans des tons froids qui conviennent à merveille à ce type de récit.
Un grand bravo à ces auteurs qui délivrent un excellent one-shot chez l’éditeur Grand Angle !
Maroulf