Bruxelles 43
Série: Bruxelles 43, Tome 0
Dessinateur : Baudouin Deville
Scénariste : Patrick Weber
Coloriste : Bérengère Marquebreucq
Editeur: Anspach
En retrouvant des vieux souvenirs au grenier, Kathleen ne peut que se remémorer de cette funeste année 43, alors qu’elle était âgée de seulement de 12 ans. 1943 n’est pas une très bonne année pour Bruxelles, la ville est occupée par les Allemands et il faut essayer de survivre via le coupon de rationnement tout en se méfiant de la délation de certains Belges très zélés, fans de Degrelle…
La mère de Kathleen travaille à l’innovation tandis que son père, Fernand, tient un kiosque à journaux. Féru de bande dessinée, il a la chance d’avoir comme client E. P. Jacob qui lui fera même l’honneur de lui présenter son « patron » : Hergé…
Fernand a aussi un autre ami très talentueux au niveau du dessin : Bob Mertens. Celui-ci est révolté contre la présence de l’occupant et imagine des histoires qui ridiculisent le régime en place sans vraiment avoir réellement conscience du danger qu’il court en se promenant avec ces planches sous le bras…
Bob va vouloir collaborer au projet du faux « Soir » (Le Soir étant aux mains de la propagande allemande) mais, suite à une chaude alerte où il a failli se faire arrêter, il préfère se réfugier dans les Ardennes avec sa fille, non sans avoir préalablement confié ses planches à son ami Fernand. C’est ce qui va entraîner la perte de ce dernier quand les Allemands trouveront ces documents en sa possession. Bob s’en voudra amèrement des conséquences tragiques de cette affaire…
Après l’univers de la Sabena et du Congo et ensuite de l’exposition universelle, les auteurs se lancent dans un nouvel épisode marquant de la relativement courte histoire de la Belgique : l’occupation allemande pendant la guerre de 1940. Outre le plaisir de faire un come-back dans un Bruxelles qui n’avait pas encore été ravagé par une urbanisation galopante, ce récit a l’excellente qualité de rassembler des faits connus avec une trame bien menée qui fait passer un excellent moment de lecture.
Si le scénario des deux tomes précédents était déjà bien ficelés et ont eu un succès mérité, j’ai trouvé celui-ci encore davantage réussi. On pourrait reprocher un excès de clins d’œil à des références typiquement belges mais je trouve que celles-ci ne pèsent pas dans le récit, au contraire…
Le dessin de Baudouin Deville (avec un prénom pareil, on peut difficilement douter de sa belgitude !) reste très soigné et sa ligne claire se paie même le luxe de rendre hommage à deux maître en la matière : Hergé et Jacob… On ressent un souci de documentation historique sérieuse que ce soit dans l’habillement, les images de Bruxelles et même les trams d’époque…
C’est donc un coup de cœur bien mérité que reçoit cet album et relevons au passage le mérite de ce petit éditeur d’offrir des bandes dessinées de qualité…
