Extinctions
Dessinateur : Jean-Marc Rochette
Scénariste : Jean-Marc Rochette
Scénariste : Matz
Coloriste : Isabelle Merlet
Editeur: Casterman
La série Transperceneige doit se lire comme une saga de Star Wars … Outre le côté futuriste de la série, les amateurs de Star Wars savent que les épisodes ne se suivent pas dans une logique chronologique et que certains épisodes viennent expliquer ce qu’il s’était passé avant les épisodes qui ont fait le succès de la série.
Il en va de même pour les Transperceneige. Le corps du scénario original explique la vie d’un train en quête désespérée de survie et est composé de trois tomes : Transperceneige (1984), L’Echappé (1999) et La Traversée (2000). On relèvera que le premier tome est vraiment à la base de toute la série (la suite ne paraissant que 16 ans plus tard !). Un film coréen éponyme (Snowpiercer) qui adapte ce scénario est paru en 2013 et a connu un certain succès et une série Netflix s’inspire également de l’histoire…
A cette trilogie, vient s’ajouter un album qui imagine une fin (hors du train) à cette histoire, paru en 2015 (Terminus) et une nouvelle trilogie pour expliquer comment les choses en sont arrivées là « avant » : Extinctions (acte I en 2019 et acte II en 2020). On le voit, la série a connu une nette évolution dont le dessinateur Rochette constitue la pierre d’angle, ayant dessiné toutes ces variantes pour pas moins de quatre scénaristes différents…
Et le moins que l’on puisse dire est que cette histoire inspire les scénaristes car chaque approche est toujours bien pensée et construite… Les deux premiers tomes de la trilogie Extinctions sont à la hauteur de leur promesse, bien, servi par la qualité du trait de Rochette qui se montre pourtant très prolifique pour le moment (il a signé Ailefroide en 2018 et Le Loup en 2019, deux œuvres qui méritent amplement le détour).
J’ai trouvé le personnage de M. ZHENG particulièrement créatif et quelque part touchant dans sa naïveté par rapport à la race humaine malgré sa lucidité par rapport à la destruction de la planète… Créer une vie parallèle avec les apocalypsters est également bien trouvé.
Mon seul regret finalement est le petit format d’Extinctions, déjà utilisé pour Terminus, il ne met pas assez en valeur selon moi le trait du dessinateur. Par ailleurs, je trouve très intéressant de relire l’intégralité de la série car cela permet de voir une évolution graphique conséquente entre le premier tome et la suite de la saga. Je vous conseille donc un embarquement immédiat pour ce train parcourant la blanche immensité d’un hiver éternel et glacé d’un bout à l’autre de la planète, train qui jamais ne s’arrête…même s'il faudra attendre pour l'acte III !