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Chronique BD: Les beaux étés # 5

La fugue

Série: Les beaux étés, Tome 5
Dessinateur : Jordi Lafebre
Scénariste : Zidrou
Coloriste : Jordi Lafebre
Coloriste : Mado Pena
Editeur: Dargaud

Décembre 1979, l’année n’a pas été terrible pour la famille : vacances gâchées en Bretagne par un temps pourri, des problèmes de santé, la patronne du magasin de chaussure abjecte avec Madeleine et une promesse faite contrainte et forcée par Pierre de continuer à dessiner la série qu’il exècre !
 
Face  à ce bilan peu glorieux, Pierre décide de prendre le taureau par les cornes et d’emmener la famille au soleil pour les congés de Noël. Julie reste à la maison pour travailler ses examens de droit  mais le seul hic est Louis qui avait programmé d’aller au concert de Pink Floyd à Londres après avoir longuement économisé pour cela. C’est donc contraint et forcé qu’il doit les accompagner.
 
Après avoir roulé 500 km pour arriver à Dijon, la famille fait une pause dans un restoroute pour constater que Louis en a profité pour fuguer en se faisant prendre en stop par un camion, l’appel de Pink Floyd était trop fort…
 
Ni une ni deux, la famille fait demi-tour pour retrouver le fuyard et c’est finalement à la douane que Louis se fait intercepter.  Les retrouvailles se font d’abord dans un contexte festif devant une baraque à frites et puis dans une discussion en tête à tête où Louis leur assène qu’il veut vivre ses rêves plutôt que de suivre les frustrations de ses parents dans la vente de chaussures et le dessin de bandes dessinées pour un personnage qu’on aime pas.
 
Résultat, Madeleine dit à son acariâtre patronne qu’elle peut aller se chausser ailleurs et Pierre signifie son refus de poursuivre ce « personnage de merde ».  La vie peut reprendre son cours en toute harmonie dans cette petite famille aimante et soudée et Louis peut même aller voir son concert de Pink Floyd.



J’avoue être toujours autant séduit par chacun des tomes de la série « Les beaux étés », même s’il s’agit ici des beaux hivers. Zidrou parvient à créer un véritable esprit de famille qui rend les personnages particulièrement attachants. Pour reprendre la maman : « La gentillesse, c’est de l’amour par petites bouffées que l’on donne à la petite cuillère ». C’est vraiment cela, on ressent un plaisir de vivre en famille qui est vraiment communicatif.

Les difficultés du quotidien sont exprimées, chacun est attentif au bien-être de l’autre,… Tout cela crée une ambiance bienveillante où les pointes d’humour ne sont jamais loin. Chacun des enfants est également attachant parce qu’il apporte (la jeune étudiante, l’adolescent rebelle, la petite dernière,…). Même la Renault 4 (mademoiselle Estérel) fait partie de la famille !



Un autre mérite de cette histoire est son côté universel, il plaira autant à un public jeune qu’à un public adulte qui y trouvera des souvenirs de jeunesse au temps où il n’y avait pas la clim, pas de ceintures, où l’on s’entassait à l’arrière et où souvent l’un des deux parents devait tenir la carte…

La fraîcheur du dessin et la luminosité des couleurs ne fait que renforcer le plaisir de la lecture. En fait, à chaque nouveau tome, Zidrou et Lofebre nous emmènent dans de nouvelles vacances où l’on sait qu’on ne va pas s’ennuyer. Ils donnent même envie de repartir très vite au point que j’arrête ici ma chronique. Vite google pour trouver la prochaine destination… Mais avant, je file un coup de cœur à ce bel album !

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