Un destin Karaxastin
Dessinateur : Didier Tarquin
Scénariste : Christophe Arleston
Coloriste : Lyse
Editeur: Soleil
L’histoire en quelques lignes…
Pourtant il apprend que sa seule chance de vaincre Lylth et de sauver le monde de Troy est d’affronter le monstre au Centre du Monde. Sauf que personne ne semble savoir où c’est, le Centre du Monde…
Ce qu’on en a pensé…
Lanfeust fut sans nul doute l’une des plus grandes séries de la fin du millénaire précédent. Avec l’incroyable force narrative d’Arleston, couplé au travail graphique de Didier Tarquin, on a attendu notre dose annuelle de Lanfeust.
Las, après donc un premier cycle (Troy, 8 tomes) absolument magistral, lui a succédé un second cycle (Espace, 8 tomes) en retrait, puis celui-ci, réparti sur 10 volumes.
Peut-on dire que cette histoire-ci a moins éveillé notre âme de guerrier/Troll/gnome que les 2 précédentes ? Assurément non : la série Lanfeust a toujours eu des creux de vague, des trous d’air dans la trame générale.
Ce qui est cependant dommageable pour moi est que ces moments creux soient plus centralisés sur les 2 derniers tomes… On ne peut dès lors s’empêcher de penser qu’on nous a juste rallonger la sauce à la « Vous en prenez 8 et je vous en rajoute 2, ma p’tite dame ! »…
J’ai toujours été un fervent défenseur de l’œuvre de ces 2 titans du IXème Art, mais force m’est d’avouer que la ferveur qui m’animait auparavant s’est bien estompée… La faute sans doute à une lassitude de l’univers, à ce génie créatif qui est moins présent (j’ai détesté voir revenir Lylth en millions de Banshees), sans parler de la rêverie érotique devant les sublissimes créatures féminines de Tarquin (Rendez-nous la magnifique prédatrice sexuelle Cixi !!!) ou même les jeux de mots bien alambiqués cachés dans les dialogues… Même Hébus le Troll ne parvient plus à faire rire comme auparavant…
« Grandeur & décadence ! », crieront certains. Pas nous : au terme de ces 25 années et 28 tomes, on ne peut que voir cette série comme restant une œuvre majeure du IXème Art, qui a bien retourner en son époque ce petit monde bien-pensant et ronronnant…
N’en reste aussi pas moins que le combat final de cet ultime tome est très bien trouvé : on y retrouve sur quelques pages toute l’essence de l’excellence des Lanfeust des débuts ! J’ai même éclaté de rire lors de l’intervention ultime d’Hébus ! Raaah, ça fait du bien !!!
On compare bien souvent Lanfeust à Astérix : les gags, l’aventure, le succès planétaire, le duo incroyable des auteurs… On le confirme donc bien ici :
Les premiers tomes d’Astérix restent sans commune mesure avec leur suite… comme ceux de Lanfeust !
Après avoir refermé ce 3ème chapitre, les auteurs se trouvent désormais à la croisée des mondes : Christophe Arleston a fort à faire avec ses autres séries et sa nouvelle collection Drako aux éditions Bamboo, tandis que Didier Tarquin se lance dans une nouvelle voie, plus SF, en compagnie de Lyse (UCC Dolores, à paraître dans quelques poignées de jours). En même temps, s’ils manifestent tous 2 avoir envie de mettre en pause les aventures de Lanfeust, il plane toujours dans l’air cet autre désir de raconter les 18 années que Cixi a passé dans les étoiles…
Merci Messieurs pour nous avoir fait rêver ainsi, en bottant bien des c*ls de ronds de cuir ! Quelle que soit la voie que vous allez emprunter pour le futur, on vous suivra !
Milan Morales