Gabrielle
Scénariste : Thierry Lamy
Dessinateur : Cédric Fernandez
Editeur: Glenat
A son retour de permission, le lieutenant Alexandre Marais apprend la disparition inexpliquée d'un des pilotes de l'escadrille lors du dernier combat aérien des faucheurs de vent.
Il reprend les missions mais il n'a plus la même combativité depuis sa permission: alors qu'il rencontre l'as allemand Stipetic en plein ciel, il rompt le combat et rentre à la base en évoquant un problème moteur.
C'est qu'il est en train de tomber amoureux de la belle Gabrielle Breton, sa marraine de guerre qui s'est installé dans une petite maison à proximité du terrain d'aviation qui sert de base aux faucheurs.
Quand l'appareil du pilote disparu est retrouvé un peu plus tard dans une grange, les gendarmes considèrent que c'est une désertion, même si ses camarades préfèrent parler d'une panne-château: une panne simulée par un pilote pour souffler un peu entre les combats quand la pression devient insupportable.
Lorsqu'Alexandre retrouve Gabrielle chez elle, elle lui demande de tuer son frère qui selon elle déshonore sa famille par sa lâcheté.
L'avis de Félix
Dans ce deuxième épisode de la série Faucheurs de vent, Thierry Lamy réussit de nouveau à trouver un juste équilibre entre les scènes époustouflantes des premiers combats aériens, et un récit varié combinant les états d'âmes des pilotes héroïques, les relations parfois tendues et la solidarité entre les hommes de l'escadrille, et une histoire d'amour compliquée entre le héros meurtri et une femme aussi belle que mystérieuse.
Les personnages ont des caractères bien trempés, marqués par la guerre et les risques énormes qu'ils prennent en vol. Les aviateurs ne sont pas bavards, les dialogues sont donc courts et sobres; certaines planches en sont même totalement dépourvues, laissant au magnifique dessin de Cédric Fernandez le soin de dérouler le récit.
Le trait précis et détaillé, le découpage varié et les angles de vue dynamiques transmettent parfaitement l'énergie des mouvements, l'ambiance des différentes scènes et les émotions des personnages.
Cédric Fernandez maîtrise admirablement la reproduction des avions d'époque sous toutes leurs coutures: que ce soit en gros plan ou tournoyant en escadrille dans le ciel, biplans, triplans, bombardiers et dirigeables sont fidèlement reproduits et s'affrontent dans des acrobaties impressionnantes de réalisme.
Ce deuxième tome confirme la qualité de cette série historique, j'attends impatiemment le dénouement dans le troisième et dernier tome.