Terra Doloris
Dessinateur : Philippe Nicloux
Scénariste : Laurent-Frédéric Bollée
Editeur: Glenat
Mon avis
Terra Australis sorti il y a cinq ans déjà m’avait véritablement scotché. Apprendre l’histoire de l‘Australie via une brique de 500 pages de bande dessinée, voilà un parcours peu commun et très intéressant. Colonisée par des bagnards emmenés de force vers cette terre lointaine et inexplorée, on est plongé dans l’Histoire grâce à la plume de Laurent-Frédéric Bollée (Apocalypse Mania, Maîtres Saintiers, Ultime chimère…) et au trait vif de Philippe Nicloux dont les planches en gris sépia donnent le ton.
Terra doloris poursuite ce récit où cette fois nous retrouvons la colonie établie depuis quelques temps et qui peine à se développer.
Ce roman graphique de 350 pages aussi nous dépeint donc les premières années de l’Australie.
Deux gros chapitres nous permettent de suivre le destin de deux personnages, un homme et une femme. Avec aussi un prologue, un épilogue et un petit monologue au milieu…
Le premier chapitre se déroule entre 1788 et 1793 et nous raconte l’histoire de la prisonnière Mary Bryant et son évasion de la colonie pénitentiaire. Simple épouse et mère d’un enfant né durant la traversée pour rejoindre l’Australie, elle ne rêvait que de vivre en paix, librement avec sa famille. Le second couvre les années 1793 à 1799 et suit un autre déporté, bien différent, l’Ecossais Thomas Muir, homme de loi. Il est porté par la puissance d’idées révolutionnaires et lui aussi s’échappera de la colonie mais grâce à ses richesses, soutenu par nombreux compatriotes qui lui ouvrent leurs bourses.
Dans ces aventures australiennes on y croise aussi les révoltés de la Bounty.
L’auteur Frédéric Bollée a dit sur un forum que dès le départ, il avait déjà ces histoires en tête, et qu’il avait 800 pages à présenter à Glénat, ce qui est évidemment beaucoup trop. Le premier tome faisait donc environ 500 pages et vu le succès critique et commercial, ce second tome des aventures australiennes a donc vu le jour, même s’il existait déjà initialement. Et puisque ces deux histoires des protagonistes se déroulent plus tard, entre 1788 et 1799, cela ne pose pas de souci de lecture pour les nouveaux amateurs. Je leur recommande néanmoins vivement la lecture de ce premier tome également, il en vaut la peine !
Ces 350 pages ont nécessité trois ans de travail aux auteurs, en recherches, dessins, et mise en page, un superbe boulot que nous pouvons apprécier à sa juste valeur !
Paru dans la collection 1000 feuilles de Glénat, judicieux choix qui reprend déjà notamment « Ces jours qui disparaissent » de Thimothé le Boucher, « A la lettre près » de Cyrille Pomès ou encore « Dickie » de De Poortere.
Maroulf