BD Classic

L'avis de Gladys

Ce sixième et dernier tome met un point final aux aventures de Chimère, une pensionnaire plongée, trop jeune, dans l'univers rude d'une maison close parisienne en cette fin de XIX^ème siècle. Dès le départ, la série "Chimère(s) 1887" s'était démarquée par un prélude qui aurait pu sentir le soufre avec cette mise aux enchères de la virginité de Chimère, une mineure d'âge. Mais le duo scénaristique composé de Christophe Pelinq (plus connu sous le pseudonyme d'Arleston) et de Melanÿn, avait su éviter l’écueil du voyeurisme et de la vulgarité en proposant au lecteur de découvrir de l'intérieur le quotidien des prostituées d'un bordel de luxe, la Perle Pourpre, avec délicatesse mais pas sans pudeur. Au fil des tomes, les auteurs ont étoffé leur chronique d'une maison close en lui associant plusieurs trames: une machination d'ampleur internationale, des chantages, une recherche de filiation et des innovations techniques et scientifiques au service de l'art. Voilà de quoi fournir un récit qui tient la route et qui se clôture en prenant soin de répondre aux questions encore restées en suspens mais dont on pouvait aisément, arrivé à ce stade du récit, deviner le fin mot de l'histoire.

Le graphisme énergique et envolé de Vincent est toujours bien présent pour faire passer un moment agréable au lecteur. Même si sur ce dernier tome, j'ai noté un dessin assez fluctuant, tantôt relâché tantôt précis, sur l'ensemble de l'album. Mais cela reste du bon boulot, surtout pour le travail de restitution de l'ambiance du Paris de l'époque, aussi bien dans les scènes d'intérieur que d'extérieur.

Pour finir, sachez que les nombreuses références à un illustre peintre ne sont pas fortuites; le titre de ce tome,"Nuit étoilée", devrait lever tout doute sur son identité, si toutefois il y en avait encore!