BD Classic

BD

Chronique BD: The End

The End


Dessinateur : Zep
Scénariste : Zep
Coloriste : Zep
Editeur: Rue de Sèvres

Dans le cadre d’un stage, Théodore Atem intègre une équipe de chercheurs basée en Suède qui travaille sur la communication des arbres entre eux et avec nous. Ce groupe de travail dirigé par le professeur Frawley et son assistante Moon, tente de démontrer que les arbres détiennent les secrets de la Terre à travers leur ADN, leur codex. C’est en recoupant ces génomes avec la mort mystérieuse de promeneurs en forêt espagnole, le comportement inhabituel des animaux sauvages et la présence de champignons toxiques que le professeur comprendra, hélas trop tard, que ces événements sonnent l’alerte d’un drame planétaire duquel seul Théodore et quelques survivants seront épargnés. Serait-ce une nouvelle chance pour l’espèce humaine ?

En octobre 2016, Zep (le mythique créateur de Titeuf) nous avait tous esbaudi avec son one-shot « Un bruit étrange et beau », chez Rue de Sèvres. Une année et demie plus tard, il réitère son exploit en nous offrant tout à fait autre chose, en s’engageant à nouveau sur d’autres chemins… forestiers et bucoliques en l’occurrence avec ce nouveau one-shot « The End »…   Attention : pour les fans de Jim Morisson et de son hit éponyme : toutes accointances avec cette mélodie qui a envouté des milliards d’amateurs de bonne musique est voulue et assumée !  Pour vous mettre donc dans une ambiance idoine à la lecture de ces 90 pages, on vous conseille de mettre en fond sonore cette envoutante mélopée en boucle…. Effet garanti (et vérifié par votre serviteur !)   Et soyons clair, si vous ne l’avez pas encore acquis, hâtez-vous donc : cet objet est un bijou créé par un maitre orfèvre ! Un bijou car on aborde puis développe en profondeur un sujet peu commun : les arbres sont vivants et communiquent entre eux par les airs ou les racines (j’adore le nom de « Wood Wide Web !). Zep nous entraine doucement dans un réel thriller, centrant son intrigue principal sur les rapports entre l’Humain et la Nature, dans un récit d’anticipation sombre et sans mièvrerie.



Le postulat de départ est un récit qui se serait réellement déroulé : l’histoire des koudous d’Afrique du Sud : ces antilopes mortes mystérieusement dans un parc naturel du Transvaal, en Afrique du Sud. On a mis très longtemps à comprendre que ces bêtes avaient été empoisonnées par les feuilles d’acacias dont elles se nourrissaient habituellement : les arbres ayant modifié brièvement leur composition chimique pour les empoisonner, car elles étaient devenues trop nombreuses et donc nuisibles…

Un bijou graphique aussi, avec ce style réaliste très fluide, très aérien…. Si la mise en page est très classique, elle s’accorde donc parfaitement avec le dessin.  Pointons aussi la justesse des représentations des végétaux. 

 

L’auteur nous offre donc ici un conte noir et dramatique, destiné à un public adulte, seul à même de bien capter les atmosphères et la finesse des éléments scénaristiques, disséminés ça et là, avec parcimonie mais justesse !

 

La fin annoncée n’est cependant pas la fin de l’histoire, loin s’en faut : elle marque plutôt le début d’une longue réflexion intérieure qui nous hante une fois l’ouvrage refermé…

Bien joué, Zep !  L’apocalypse annoncée est parfaitement synchrone avec notre société…. Et si ça nous arrivait vraiment ?



Pour en savoir plus :

Pour la sortie du nouvel opus de Zep, les librairies Canal BD et les éditions Rue de Sèvres vous offrent une jaquette collector tirée à 2000 exemplaires.  A ne pas rater !

 

Identification (2)