La vallée trahie
Dessinateur : Augustin Lebon
Coloriste : Hugo Poupelin
Editeur: Casterman
Mon avis
Sur un scénario de Lebon et Louise Joor, sa compagne également auteure de bandes dessinées (Kanopé, Neska du clan du Lierre), Augustin Lebon nous livre un récit sans concession. La puissante multinationale Diosynta exploite 90% des terres agricoles et implante des graines génétiquement modifiées, permettant des résistances au maladie, des production plus fortes, mais appauvrissant les sols. Face à cette méga structure, plusieurs individus tentent de vivre en autarcie et se regroupent sous le nom de « Résilience », leur but étant de diffuser des anciennes semences sans OGM, mais Diosynta travaille aussi conjointement avec des milices armées dénommées F.S.I. (Forces de sécurité intérieure) pour faire respecter ses droits de propriété et empêcher la résilience de développer ses idées et ses semences.
Un concept peut-être pas novateur mais développé intelligemment par Lebon qui en même temps nous montre les dérives d’une agriculture artificielle et intensive poussée à outrance où les petits agriculteurs n’ont d’autres choix que de se soumettre ou de vivre en clandestinité s’ils souhaitent conserver leurs modes de fonctionnement « à l’ancienne ».
Découvert avec sa série western « Le révérend », Augustin Lebon déploie ici tout son talent de conteur et d’illustrateur avec son dessin réaliste et efficace pour ce diptyque d’anticipation sur thème écologique mêlant habilement sentiments amoureux et thriller, avec un final dans lequel finalement ce ne sont pas les bons qui triomphent. La colorisation de Poupelin, par ailleurs crédité en couverture, apporte au récit les ambiances et la luminosité nécessaire pour renforcer l’histoire.
Un carnet graphique d’esquisses et croquis en fin d’album accompagne la première édition.
Vivement le tome 3 qui s’intitulera « La mer de plastique » !
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Maroulf