Orlandu
Série: Religion, Tome 2
Dessinateur : Luc Jacamon
Scénariste : Benjamin Legrand
Coloriste : Luc Jacamon
Editeur: Casterman
Dessinateur : Luc Jacamon
Scénariste : Benjamin Legrand
Coloriste : Luc Jacamon
Editeur: Casterman
1565. Tiraillé entre ses nombreuses missions, Mattias Tannhauser, trafiquant d'armes et d'opium mais aussi mercenaire, mène une vie des plus trépidante. L'Ordre des Hospitaliers, surnommé "La Religion", l’a chargé de contenir l'armada de Soliman le Magnifique, sultan des Ottomans, qui menace de débarquer à Malte avec ses 45000 "Lions de l'Islam". Mattias doit surtout protéger le plus longtemps possible les avant-postes, notamment le Fort Saint-Elme. Mais il doit aussi retrouver le fils de la comtesse Carla de la Penautier. Mattias, Bors, Amparo et Carla vont devoir être plus soudés que jamais pour sortir vivants de ce qui se transforme en une situation sans issue. Mattias espère bien que le fait d’avoir été janissaire du sultan lui permettra de faire quitter l’île à ses amis et à l'Ordre. Quant au fils de la comtesse, il se pourrait bien qu’Amparo l'ait aperçu sur l’île, livré à lui-même et se faisant appeler Orlandu.
Mon avis: Le scénario de Benjamin Legrand est adapté de la fiction historique éponyme de l’auteur britannique Tim Willocks ayant pour sujet le siège de l’île de Malte. Rappelons que c’est Benjamin Legrand qui a traduit ce roman. Du coup, il pilote parfaitement l’intrigue et nous pousse à en savoir plus, toujours plus. Attendons toutefois de voir ce que cette mini-série prévue en quatre tomes nous réserve avant de dévorer le roman assurément instructif et passionnant même s’il s’agit d’une fiction. Benjamin Legrand égrène ses pièces maîtresses avec soin pour nous faire vivre d’une manière intense ce récit épique et religieux des plus violent mais aussi la relation romanesque qui s'installe entre Mattias, Amparo et Carla. Mattias semble de plus en plus pencher vers Carla, ce qui laisse présager quelque rivalité entre les deux amies. En jouant sur l’ancienne appartenance de Mattias à la garde du sultan, le scénariste lui fait prendre de plus en plus de risques dans son nouveau rôle d’espion auprès des Turcs.
Si les dessins de Luc Jacamon sont à des lieues de ceux que nous avons connus dans sa superbe série "Le Tueur", ils sont toujours aussi attrayants et efficaces. Les hommes y sont bien plus costauds, tout à fait en accord avec l’époque et bien loin des personnages adoptant la physionomie de l’homme du XXIe siècle représentés dans le Tueur. Le trait est toujours aussi précis et soigné. La composition et le cadrage des planches sont savamment étudiés. Pour certaines vues d’ensemble de l’île et scènes de bataille, Jacamon recourt à des pleines pages bien détaillées qui nous immergent dans l’action et nous font presque éprouver le climat dans lequel évoluaient les chevaliers de Malte face à l'assaillant. La violence est bien présente et bien rendue. Luc Jacamon s’est également chargé des couleurs très chaudes et vives, souvent dans les tons ocre. Un récit agréable et instructif qui nous réserve sans aucun doute bien d’autres surprises.