BD Classic

Dans un Paris ravagé par les guerres de religion, Jonas, un jeune huguenot, fouille désespérément le cimetière des Innocents à la recherche des restes de son père tué pendant la terrible nuit de la Saint Barthélémy.  Dans sa quête, il est aidé par Oriane, une intrépide jeune fille de confession catholique qui n'hésite pas à fustiger la foi de ses semblables en dénonçant haut et fort le sort dramatique d'une femme emmurée vivante au cimetière des Innocents. Pour sûr, elle est bien la digne fille de son père, un apothicaire devenu alchimiste! Celui-ci pense avoir créé la pierre philosophale mais ses propos blasphématoires envers la sainte ligue catholique vont lui attirer les pires ennuis. Et il ne sera malheureusement pas le seul à en pâtir...

L'avis de Gladys

"Le Cimetière des Innocents" est la toute nouvelle série du scénariste Philippe Charlot et du dessinateur Xavier Fourquemin.  Précédemment, ces deux auteurs avaient collaboré ensemble sur la série "Le Train des Orphelins", un récit entre passé et présent sur la migration organisée d'orphelins vers l'Ouest américain.
Cette fois, changement d'époque et de lieu, le récit se déroule plusieurs années après le massacre de la Saint Barthélémy, dans un Paris visiblement toujours en proie à ses vieux démons; la mésentente entre catholiques et protestants persiste encore et toujours en cette fin de XVI^ème siècle. Et l'édit de Nantes ne semble pas encore avoir été signé par Henri IV quand débute ce récit au beau milieu du cimetière des Innocents.
Sur fond de guerre de religion, Philippe Charlot conçoit une intrigue bien documentée dans ce haut lieu de pèlerinage, d'histoires et de légendes où s'entremêlent différents sujets : les femmes recluses, la pierre philosophale, la recherche du père, enfin ici plutôt de sa dépouille dans les charniers qui encerclaient le cimetière des Innocents. A l'époque, c'était à la fois l'un des plus vastes cimetières de Paris mais aussi un site de promenade populaire. Dans cet album, ce cimetière est bien plus qu'un simple lieu où l'on plante l'action, il occupe une place à part entière auprès de Jonas et d'Oriane, les protagonistes principaux du récit. Cet univers est soigneusement mis en image par le dessinateur Xavier Fourquemin que l'on sent nettement plus à l'aise avec la période Renaissance.

Un premier tome attractif dont j’attends la fin de l'histoire avec impatience.