Série: Le Chenal #
Auteurs: Thierry Boulaner, Olivier Romac
Editeur BD: Kotoji Editions
Une chronique BD: Génération BD
En parcourant le chenal, un marin se remémore les souvenirs d’enfance qu’il a vécus sur ces lieux. Le problème est que ces souvenirs d’enfance sont bien loin d’être insouciants et qu’ils semblent même être la cause d’un traumatisme dont l’homme ne se remet pas.
Comment un chenal aussi tranquille peut-il être peuplé par des créatures aux dents acérées, faisant penser à certains animaux sortis tout droit de la préhistoire ?
Etrange histoire que celle de ce chenal racontée et dessinée par Thierry Boulanger. Dès le départ, l’atmosphère y est nébuleuse et sombre laissant entrevoir des mammifères inquiétants.
En lisant cet album, j’y ai vu une grande force et une grande faiblesse… La grande force réside dans la qualité graphique de ce récit, chaque planche est particulièrement bien travaillée et pourrait être facilement transformée en poster (pour autant que l’on aime ce style d’ambiance), c’est du tout beau travail, bien fini et bien ciselé et rien que pour cela l’ouvrage vaut le détour…
La grande faiblesse de récit réside pour moi dans la lenteur du scénario, le but de monter progressivement en intensité est louable en soi mais j’ai trouvé cette gradation bien trop lente…
Probablement qu’on peut y trouver un parallélisme avec le temps qui passe lentement mais sûrement et c’est vrai que le récit à une forme réelle de poésie onirique mais elle devient pour moi trop souvent répétitive. Par exemple, l’expression « ‘fant de putain » et ses dérivées ne me dérangent pas en soi mais deviennent lourdes lorsque trop redondantes…
Au final, « Le chenal » me laisse dans un état d’esprit partagé. L’impression d’avoir découvert de superbes images et une ambiance particulière mais aussi d’avoir fait sur sur place pour aboutir à un dénouement qui m’a finalement déçu en regard du « teasing » qui le précédait.