... et à jamais
Série: Amorostasia #3
Auteurs: Cyril Bonin
Editeur BD: Futuropolis
Une chronique BD: Génération BD
Ne semblant figer que les amoureux, l’épidémie d’amorostasie continue de s’étendre. Cela fait déjà trois ans qu’elle se développe. Si la maladie continue de faire peur, depuis peu certaines personnes se portent volontaires pour vivre cette expérience, se déclarant prêtes à rester figées à jamais dans un état amoureux. Il y a aussi ce mystérieux agresseur qui, armé de ciseaux, coupe une mèche de cheveux aux femmes portant le brassard au cœur rouge, signe distinctif des femmes ayant figé des hommes qu'il considère pour sa part comme des "tentatrices". La peur conduit même beaucoup de personnes à se cloîtrer chez elles, on les surnomme les "nobody". De leur côté, Olga et Kiran ont retrouvé un état normal. Ils ont passé divers examens et tests pour tenter de comprendre pourquoi et comment ils sont revenus à la vie normale après avoir été contaminés. Auraient-ils généré des anticorps et acquis une certaine immunité? Une chose est sûre, Kiran profite bien de sa notoriété et de toutes ces jeunes filles littéralement folles de lui et ne désirant plus qu'une seule chose, tomber amoureuses et rester figées. Coup dur pour Olga qui ne souhaite plus rester avec Kiran alors qu'il vient juste de s'installer chez elle. Est-ce trop pour elle ou s’agit-il d’autre chose?
Mon avis : Cyril Bonin achève ce triptyque de belle manière. On aurait pu croire à une fin cousue de fil blanc mais il n’en est rien. Il réussit même à nous surprendre, refusant de prendre le chemin le plus facile en multipliant les rebondissements inattendus pour arriver à une fin des plus surprenantes et des plus intelligentes. Décrire les relations amoureuses en passant par un état maladif, il fallait oser. Décrire l'humain avec ses moments de bonheur mais aussi ses failles, ses craintes, ses phobies, ses frustrations et ses folies sur le thème de l'amour, Cyril Bonin l’a fait avec tact, intelligence et finesse.
Au départ, le titre devait être un one shot. Mais l’ampleur du sujet et l’abondance des développements lui auront permis d’en faire un triptyque de qualité, y compris côté dessin. Le trait est élégant, agréable, tout en douceur et légèreté, dans les tons majoritairement gris clair, seules les couvertures arborent des couleurs pastel.
Une série à découvrir tant pour son scénario original que pour le travail effectué sur le noir et blanc.