Ces jours qui disparaissent
Série: Ces jours qui disparaissent
Auteurs: Timothé le Boucher
Editeur BD: Glenat
Une chronique BD: Génération BD
L’histoireLubin Maréchal est acrobate et joue dans une troupe avec ses amis Léandre, Alexandra et Pedro. Pour assurer ses fins de mois, il a aussi un petit boulot comme caissier dans l’épicerie de l’oncle de son ami Léandre. Un jour il fait une chute sur la tête lors d’un spectacle, heureusement sans gravité apparente. Mais le lendemain, il se réveille avec un jour de décalage, on n’est pas lundi mais mardi ! Son patron et furax mais cela s’arrange car c’est la première fois que cela lui arrive.
Mais la nuit suivante, à nouveau il se réveille avec un jour de décalage, un jeudi plutôt qu’un mercredi. Sa petite amie Gabrielle va l’obliger à consulter un psy et Lubin se rend compte qu’un Autre prend sa place un jour sur deux. Lubin sera obligé de l’accepter et va communiquer avec lui via des enregistrements webcam.
Mon avis
Une idée originale et traitée de manière intéressante tout au long de ce bouquin de 192 pages. Pas mal pour un nouveau jeune auteur dont c’est seulement le troisième album paru !
C’est à la fois le thème de la dualité, mais aussi de la schizophrénie qui est abordé. Entre un Lubin acrobate, artiste, laisser-aller et plutôt cigale, et l’Autre plus ordonné, terre à terre et plutôt fourmi, c’est un véritable monde de différence. L’un vit sa passion, à la limite d’être en marge de la société, tandis que l’Autre est « utile » à a société, a un « vrai » travail et se fond dans le moule des attentes sociétales. La cohabitation n’est pas toujours facile car un monde semble les séparer et leurs petites amies respectives sont aussi différentes, pas évident au réveil dans le lit ! Mais surtout, l’Autre prend possession de plus en plus longtemps du corps de Lubin, au départ 1 jour sur deux, puis Lubin n’a plus qu’un jour pendant que l’Autre en utilise trois, puis de plus en plus, des semaines, des mois et des années !
La construction du récit est vue uniquement au travers de Lubin, permettant au lecteur de bien suivre l’histoire. Sous forme d’ellipse, Thimothé le Boucher donne parfois la parole à l’Autre, le double de Lubin, mais garde toujours Lubin comme sujet principal. Les rares fois où son double s’exprime, les phylactères sont écrits sur fond jaune pour que le lecteur ne s’y perde pas.
Le dessin de le Boucher est dans la lignée de la série à succès « Last Man » de Vivès, Balak et Sanlaville, dans un style un peu manga, parfois désarçonnant, mais le récit étant de très bonne facture, c’est au final un excellent livre à conseiller !
Maroulf