Série: Mémoires de la guerre civile #2
Auteurs: Richard Marazano, Jean-Michel Ponzio
Editeur BD: Dargaud
Une chronique BD: Génération BD
Vivian est capitaine au sein des sections d'intervention. La principale mission de ces sections est d’assurer la protection des nantis et privilégiés ayant la chance de vivre dans les Enclaves, loin du danger et des rebelles des Territoires, et n’ayant d’autre souci que leur richesse. Les nuits de Vivian sont de plus en plus peuplées de cauchemars au point qu’il doit se résoudre à consulter. Mais la psychologue n’est autre que son ex qui lui rappelle que leurs conversations resteront strictement d’ordre professionnel. A chaque fois, il se voit à la tête des rebelles en train de détruire les Enclaves qu'il est censé protéger. Mais le travail l’appelle et il est envoyé en mission dans l’Enclave de Jérusalem-Tel Aviv. Là, il rencontre un prêtre qui lui offre un médaillon et lui ouvre les yeux sur le sens de ses cauchemars et de ses doutes. Plus le temps passe et plus il se rapproche de ce qui lui semble désormais comme inévitable, devenir celui que tous les laissés-pour-compte et déshérités vivant dans la clandestinité ou dans les zones de non-droit attendent: le Tiqqun, en quelque sorte le sauveur.
Mon avis: Richard Marazano poursuit sur une trame futuriste post-apocalyptique qui rejoint certainement tous les prédicateurs annonçant la fin du monde ou l’apocalypse mais aussi la venue prochaine du "messie".
Selon l’approche adoptée, le récit peut dérouter ou passionner. Les éléments se mettent en place petit à petit, la conversion de Vivian prenant graduellement le dessus. Typique du genre, le scénario installe une ambiance inquiétante tout en privilégiant la profondeur des personnages qui retient de plus en plus l’attention. On attend la fin avec impatience en espérant qu’elle ne soit pas cousue de fil blanc.
Le dessin de Ponzio demeure toujours aussi singulier. Hyper réaliste et très proche de la photo, faisant davantage penser à un roman-photo qu’à une bande dessinée, mais assez éloigné de la photo pour affirmer qu’il s’agit tout de même de BD. Bref, trop réaliste et pas assez BD ou trop BD pour être aussi réaliste. Quoi qu'il en soit, l’album offre de très belles pages, avec de très beaux décors futuristes et des personnages au caractère esthétique évident, y compris dans l’illustration des zones moins nanties aux décors apocalyptiques empreints d’un réalisme bluffant.
Les couleurs contribuent largement à la réussite de l’ensemble qui ne peut que séduire les amateurs d’une science-fiction à l’atmosphère sombre, parfois oppressante mais sachant préserver quelques moments plus intimistes.