Dröh des Errants
Série: NAINS. #9
Auteurs: Jarry, Jean-Paul Bordier, Digikore Studios
Editeur BD: Soleil
Une chronique BD: Génération BD
Parti très jeune de chez lui, peu après le décès de sa sœur jumelle Pria qu'il n'arrive toujours pas à oublier, Dröh est devenu un "errant", libre de faire ce qu'il veut, excepté qu’il ne peut devenir un grand guerrier faisant partie d'un ordre. Il a promis à son père Oösram de revenir auprès des siens pour combattre les ordres dominants et aussi pour leur démontrer que les errants peuvent également devenir d’aussi bons combattants que tous ceux qui ont intégré un ordre. Seulement, à son retour, ce n'est pas une famille de combattants qu'il retrouve mais de simples fermiers s’efforçant de protéger leurs terres par la négociation plutôt que par l'affrontement. Connaissant son tempérament combatif, son retour est mal perçu. Pour ne prendre aucun risque, sa famille lui fait clairement comprendre qu'il ferait mieux de partir. Acceptant la situation à laquelle il est confronté, il quitte sa famille et se fait engager comme ouvrier sur un chantier de construction de routes qui traversent le pays du vent. Mais voilà, le tracé d’une route traverse également le territoire sacré des orcs. En dépit de négociations, ce projet sera vite source de nouveaux conflits opposant nains et orcs dans lesquels Dröh sera impliqué bien malgré lui, mais pas vraiment comme on aurait pu l’imaginer.
Mon avis: Au scénario, Nicolas Jarry utilise le procédé de la voix off narrative pour nous exposer le contexte ainsi que les choix du nain Dröh qui bien que cherchant à s'affirmer en tant que combattant va se retrouver contraint de prendre des décisions allant à l'encontre de ce qu'il pensait faire. Mais comme on le sait "tous les chemins mènent à Rome". Il va donc pouvoir tout au long de sa vie prouver sa valeur en tant qu’errant mais aussi en tant que fier combattant. Le scénario est bien construit et nous entraîne vers des situations pour le moins inattendues qui enchaînent les rebondissements.
Au dessin, Jean-Paul Bordier, accoutumé à la physionomie des nains, nous offre un florilège de personnages tous plus forts et robustes les uns que les autres, mais il ne délaisse pas pour autant la gente féminine, à qui revient la tâche "facile" de faire chavirer le cœur de beaucoup d'entre eux, la plupart du temps autour des camps d'ouvriers qui n'ont "que ça" pour se changer les idées quand ils trouvent le temps. L’album est richement illustré comme en témoigne l’abondance de cases sur chaque planche. On apprécie de belles scènes de combat, mais aussi de beaux décors, qu’il s’agisse du milieu naturel, des villages ou des chantiers de construction en pleine nature. Le découpage en séquences est efficace et rend la lecture agréable.
La mise en couleurs réalisée par Digikore studio donne de la profondeur et de la vie à cet album.
Cette aventure renforce l'idée qu’en partant d’un nain bien qu'apparu dans l’univers des Elfes, la série Nains n'est pas une sorte de spin-off, mais bien une création originale intéressante.
De plus, les albums peuvent se lire séparément puisque chaque histoire est centrée sur un personnage.