Série: Ni terre ni mer #1
Auteurs: Nicola Genzianella, Sébastien Gérard, Olivier Megaton
Editeur BD: Dupuis
Une chronique BD: Génération BD
Cela aurait pu être une ballade de rêve sur un voilier en mer avec une bande de jeunes sauf que…
- Le temps s’est gâté et le voilier va échouer sur un rocher qui devait normalement être signalé par un phare mais celui-ci ne fonctionnait pas.
- La bande de jeune en question semble avoir vécu un drame dans des circonstances mystérieuses : la mort du frère d’une jeune fille du groupe nommé Jan. Ce serait lui qui serait à l’origine de l’expédition
- Plusieurs membre de la bande ne semblent pas aller très bien sauf peut-être pour un certain alex qui brille par son cynisme, son sentiment de supériorité et son mépris pour les autres…
Tout ce beau monde se retrouve donc coincé sur l’île où ils ont échoué. Ils trouvent refuge dans le bâtiment du phare où vivent deux personnes qui veillent sur leur entretien. L’un des deux personnages, Serge, est particulièrement inquiétant, sa principale occupation consistant à peine des icônes byzantines…
Le mystère s’épaissit lorsque l’une jeune femmes agonisant va révéler qu’elle a vu une vidéo et que Jan est encore vivant. Ce sont ses derniers mots avant sa mort.
Celle-ci bouleverse Hélène qui s’enfuit dans le bâtiment. En partant à sa recherche, le groupe constate la présence d’un bloc opératoire encore opérationnel mais ils n’auront pas beaucoup le temps de s’interroger sur cette découverte car ce qu’ils découvriront est bien plus macabre : Hélène s’est pendue…
Les éditions Dupuis sont connues pour leurs bandes dessinées divertissantes tout public que l’on peut lire dans le journal de Spirou où leur collection de prestige que l’on retrouve chez Aire libre.
Il existe néanmoins un espace de niche assez intéressante chez l’éditeur pour la bande dessinée dite « d’horreur ». Les plus « soft » paraissent aussi dans Spirou (la série Seuls » par exemple) mais d’autres sont à ne pas mettre dans les mains d’un public trop jeunes. Je pense à des séries telles que « Tueur des mamans » ou « Dieu »,...
Ici, on est davantage dans le registre du réalisme, avec la notion d’un espace clos dont on ne peut s’échapper (le thème de l’île a été développé dans Hell School paru chez le Lombard ou dans « Le meilleur métier du monde » paru chez Soleil) avec un contexte de forte tension et de noirceur qui m’a rappelé également « Espace vital » chez Glénat.
Peut-être les auteurs ont-ils été fort marqués par les « Dix petits nègres » d’Agatha Christie car les morts mystérieuses se sont déjà invitées dans le premier tome de ce diptyque. Toujours est-il que l’histoire est extrêmement bien menée, laissant le lecteur s’enfoncer dans de la découverte progressive de secrets bien sombres qui sont parfois dévoilés mais en laissent apparaître de nouveaux tout aussi noirs…
Il faut dire que le récit a été pensé par le réalisateur cinématographique Olivier Megaton qui a démontré tout son savoir dans la série « Taken ». Le dessin de Nicola Genzianella (Bunker, Dampyr,…) sert très bien le récit, il faut dire que l’homme s’y connaît en matière d’ambiance, ayant déjà dessiné des récits de vampires… Il ne tombe cependant pas dans le caricatural propre à certaines séries trop zombies.
Au final, c’est une belle réussite que nous livre Dupuis, je ne pense pas qu’ils feront du Thriller leur figure de proue mais ils démontrent que dans le domaine-là, ils peuvent également fournir des albums de très bonne qualité. A découvrir pour tous les amateurs du genre !